vendredi 27 octobre 2017


Un titre 34 

Les déambulations des uns et des autres, dans l'espace bien loin d'ici. 

Chapitre 13



Du temps qui passe et des répliques qui repassent.



Pendant ce temps-là, temps-là qui étant ailleurs était d’un autre temps en raison de sa relativité relative à l’endroit qu’il occupait quand ils le virent passer (sans qu’il les ait dépassés, il n’y a qu’un passé), Georges, Menaud et les otages Zorglub étaient revenus sur le Spartacus.



Se revenant dans leur vaisseau, où ils comptaient faire ce qu’il fallait (si tu fais ce qu’il faut, il ne faut pas que ce que tu fasses soit faux) pour mettre les Zorglubs hors d’état de nuire, ils devaient trouver un moyen de se débarrasser de ceux qu’ils avaient ramenés en otages, sans que rien n’y paraisse. S’ils se contentaient de les trucider et de jeter les corps dans le vide de l’espace, peut-être que le vaisseau de la flotte des vilains affreux qui était resté dans les parages en sentinelle, n’allait pas apprécier cette trucidation, aussi décidèrent-ils d’offrir à leurs invités aux antipathiques manières, un cocktail de bienvenue…



Le truc bienvenu dans le cocktail, fût que dans les verres des Zorglubs on mit suffisamment d’alcool pour les saouler proprement. Propreté éthylique qui fut rendue possible par l’effet que la boisson avait sur les vilains affreux : étant à leurs premiers balbutiements avec les produits alcoolisé, ils balbutièrent joyeusement dès le deuxième verre, avant de sombrer dans une ivresse profonde au troisième. On les installa alors confortablement dans de moelleux fauteuils, et on s’assura que les serveurs veillent à ce que leurs verres ne soient jamais vides…



C’est bien connu, les avides ont horreur de vide !



Maintenant que l’on s’était débarrassé des malavenants visiteurs, Georges était prêt à passer à la suite des choses. Il s’ensuivit donc sur la passerelle de commandement, rejoindre Menaud et les autres cocapitaines (la nouvelle chaîne de commandement du vaisseau était une chaîne stéréo, tous les officiers le commandaient en harmonie consensuelle) afin de faire le poing sur le prochain coup à donner, pour mettre le point final à cette phase de l’opération (pas question de remettre les décisions à plus tard, il n’y aurait point de suspension).



Hal, qui par sa puce déléguée en Soda et son contact végétal avec Saule, suivait ceux-ci en temps réel (pour que le temps soit réel, il faut réaliser qu’il passe) pouvait donc leur faire part de ce qui se passait avec eux (outre le temps, qui lui passait sans eux). C’est ainsi que les spartakiens apprirent l’échec de l’élongation temporelle qu’avait tenté Soda. Ils auraient donc bien moins de temps que prévue pour atteindre leurs objectifs…



Ils risquaient d’être dépassés par le temps qui passait !



-Mais cela n’est pas si grave que cela, intervint alors Hal d’une voix grave dans le conciliabule à consensus des cocapitaines. L’exploration par Saule de la chênaie qui s’étend presque sur toutes la planète, m’a donné suffisamment d’éléments d’analyse pour que je fabrique une nouvelle sphère de Dyson adapté à la structure de cette planète que nous endysonnerons. Comme la planète regorge de chênes, il me sera facile de lui mettre des chaînes…


-Mais comment allons-nous rapatrier Saule et Soda lorsque la planète sera confinée dans le champ de force ? demanda quelqu'un d'une petite voix.




-Nous allons aller les chercher juste avant d’activer le champ de force, répondit Hal à un inconnu (les personnages secondaires étant secondaire, et je ne me ferai pas suer à leur donner des noms).



-Et comment allons-nous le faire? répliqua l’incognito secondaire.



-Nous allons, nous déguiser en Zorglubs grâce aux otages comateux que nous avons ramené…



- Mais comment allons-nous rapatrier Saule et Soda lorsque la planète sera confinée dans le champ de force ? Et comment allons-nous faire ? répliqua l’incognito secondaire (étant secondaire, il n’a pas droit à plus de deux répliques, donc il les réplique).



-Je les ai analysés, et je vais mouler des robots qui seront leurs parfaites répliques. (Ce à quoi le secondaire ne répliqua pas.) Robots dans lesquels je vais répliquer mon intelligence, et à l’aide desquels je vais pouvoir aller récupérer Saule et Soda...

vendredi 20 octobre 2017


Striptease automnal


Je m’effeuille de l’automne.

J’ai le vieillir qui résonne,

Des frondaisons que dégarnissent,

Le poids de mes cicatrices.














Sur mon sol, par les feuilles enseveli,

Je cherche des traces du temps qui fuit,

Mais il n’y a que des ramilles disséminées,

Pour faire terreau à l’imminente réalité.







Les premiers gels m’emprisonnent,

Dans mon âme qui grisonne.

La froidure fige mes racines,

Dans un oubli qui les assassine.





Les outardes quittent mes rivages,

Pour mon futur qui se désengage,

Bientôt il ne me restera plus,

Qu’à attendre la trop longue nuit…


mardi 17 octobre 2017

dimanche 15 octobre 2017


Un titre 34 

Les déambulations des uns et des autres, dans l'espace bien loin d'ici. 

Chapitre 12

Des plans qui plantent et des barrages cadenassés





Par l’idée expliquée de Soda, du Zorglub la curiosité fût piquée, (sans qu’il ne fût pour autant, pourtant dans cette piqure, question de piquette pour temps de disette). Le Zorglub ainsi curieusement piqué, se gratta de l’idée qu’on venait de lui exprimer (sans cependant, et sans qu’il se pende (sans se pendant), que ce grattage d’expression ne lui fasse modifier son expression de colère non retenue).



L’idée exprimée était fort simple au demeurant, mais complexe au demeuré. Il s’agissait de trouver une rivière barrée (cadenassée par un barrage hydroélectrique), d’utiliser son réservoir comme boiler, y mélanger les ingrédients d’un scotch du meilleur millésime actuel, puis de faire bouillir le tout afin que distillation se fasse dans des conduits en colonne jusqu’aux turbines, qui serviront de condensateurs.



-Il me semble, dit alors Grrr 1er (le Zorglub en chef), que votre plan soit quelques peu alambiqué…



-C’est normal, il s’agit de construire un immense alambic…



-Ah ! ahana le Zorglub.



Soda décida de ne pas laisser au vilain méchant trop de temps pour réfléchir au concept distillatoire qu’il venait de lui soumettre. Il valait mieux qu’il ne se pose pas trop de questions, ni qu’il ne lui en pose trop par la même occasion. La seule distillation qui se ferait à partir de ce plan, serait celle des ambitions des Zorglubs de saouler le reste de l’univers…



Les éléments le constituant allaient se séparer de toutes réalités !



Soda l’incita donc à se mettre immédiatement à la recherche de barrages hydroélectriques pour alimenter son projet hydrocéphale. Il lui suggéra de faire une liste des dix sites les plus intéressants, qu’il allait ensuite soumettre à un groupe d’experts indépendants, qui pourraient à la fin d’un processus rigoureux, remettre un rapport de huit cent pages sur la marche à suivre pour assurer la faisabilité du projet.




-Tu aurais dû lui suggérer de s’assurer de l’acceptabilité sociale du projet, et lui dire de tenir compte du principe de précaution dans sa démarche, intervint alors Hal qui était toujours niché dans le cerveau de Soda…



-J’y avais pensé, pensa Soda à Hal, mais je ne voulais pas qu’il perde tout espoir de voir son projet aboutir un jour. Le comité d’experts devrait lui faire perdre assez de temps pour que nous en ayons suffisamment pour mettre notre plan à exécution…



Hal se retira des pensées de Soda (il se dépensa) pour lui permettre de concentrer sur ce que Grrrr 1er (avec quatre r plutôt que trois, on peut dire qu’il ne manque pas d’air) était en train (dans les faits il n’était pas en train, il était en fusée, mais le sens de figuration des mots étant, il l’était) de lui dire. Dires qui consistait en un avertissement de s’attacher la ceinture, parce qu’ils étaient sur le point d’atterrir sur la planète.



Il l’attacha et ils atterrirent.



Quand ils atterrent furent, les Zorglubs se séparèrent en deux groupes ayant chacun une mission distinguée. Pour les uns, ils allaient inspecter un barrage que les Zorglubs pensaient adéquats pour leurs visées, et pour les autres, ils accompagneraient Saule dans une forêt des environs, pour dénicher, avant de les déraciner, des chênes aptes à devenir fûts.



Malheureusement pour son ambition de perte de temps, le leurre du comité d’experts de Soda n’avait pas fonctionné. Grrr 1er les avaient tous tué lors de la rencontre initiale, quand ils avaient proposé une série de rencontres pour déterminer la sorte de papier qui serait utilisé lors de la rédaction du rapport préliminaire. (On raconte qu’il avait craqué au mot préliminaire.)



Cette réaction quelque peu vindicative, est peut-être l’explication de l’absence de bureaucratie dans la société des Zorglubs : les fonctionnaires s’y font descendre avant de monter en grade !



De ceci découlait qu’ils auraient bien moins de temps que prévu pour exécuter leur plan de déconquête. Sera-ce suffisant ? Seul l’avenir (et l’auteur) saura répondre à cette question…

vendredi 6 octobre 2017


Les cages à homard.


Ils restent pris dans des cages à homards,

Les fruits de l’amer et du désespoir.

Ils sont des stigmates du passé,

Une nostalgie aux peurs sacralisées…























Ces fantômes suivent les courants,

Se conforment aux préjugées du temps,

Ils parcourent fleuves et rivières,

Sans jamais sortir de leurs ornières.






On les retrouve sur les embruns,

Épaves du mal des autres et des uns,

Dans leurs cages à répétition,

Où les préjugés viennent et vont…









Les crustacés aux cœurs vides,

Emplissent les estomacs avides,

Des pécheurs sans océan,

Qui prêchent le conformant.

jeudi 5 octobre 2017

Un titre 34 
Les déambulations des uns et des autres, dans l'espace bien loin d'ici. 
Chapitre 11
 

De la distillation et des fûts


Voici venu le moment de comprendre le comment de l’introduction mentionnée dans la conclusion du chapitre précédent. Il y était question d’une puce intrusive dans la tête de Soda, que Hal lui avait infiltré subrepticement à l’insu des Zorglubs, qui n’y avaient vu que du feu, éteints qu’ils étaient par leur lendemain d’éveil laborieux…

Hal avait procédé d’une manière toute simple : il avait téléporté ladite puce dans la tête de Soda, à l’aide d’un téléporteur quantique à neutrons intégrés. Je me garderais d’expliquer le fonctionnement de cet appareil ici, je ne voudrais pas insulter l’intelligence des lecteurs qui le seraient (pour ceux qui ne le sont pas, il n’est pas possible d’insulter ce qu’ils n’ont pas (d’ailleurs, s’ils sont à ce point dépourvus du côté neuronique, ils n’ont probablement pas la capacité de lire ce qui précède, et ne savent donc pas qu’ils ne sont pas insultés (ce qui par ailleurs ne change pas grand-chose à l’affaire)). Je me contenterai de signaler pour les spécialistes, que la physique des quantiques dont il est question ici, est celle développé dans « Des anges dans nos campagnes » 


Quoi qu’il en fut (si ce quoi n’est pas vain, c’est bien la preuve qu’il n’y a pas que le vin qui le soit (en fût)), la puce était là, et d’un mouvement de tête, Soda l’activa. Ainsi activé, Hal s’adressa à Soda, dans son petit coin de sa tête.

-Penses, que j’entende ce que tu dis, lui pensa-t-il en le disant…

-Je pense donc tu me suis ?, dépensa en activité neuronale Soda.

-Ne dépense pas ta salive de pensées en vaines question, tu en auras besoin pour la suite des événements.

-Justement, la pensée des événements à venir me fait saliver d’anticipation. Maintenant, cessons de penser à nous deux pour un moment, que je puisse déconcentrer mon attention de l’intérieur de ma tête pour la concentrer sur l’extérieur plein de Zorglubs, qui ne doivent surtout pas se rendre compte que je ne pense pas seulement qu’à eux…

Hal se coupa donc de Soda, demeurant tout de même au seuil de ses perceptions pour surveiller ce qui se passait, sans déranger Soda qui devait jouer son rôle alambiqué de maître des alambics pour les vilains méchants Zorglubs. Justement, le chef de ceux-ci, s’adressait à lui, hors de lui (par l’extérieur, et par son humeur).

-Nous allons atterrir dans moins de deux heures, et il serait temps que vous me disiez de quoi nous allons avoir besoin pour produire deux cent quatre-vingt-treize trillions de milliards de millions de barils d’eau-de-vie propre à saouler tout l’univers ?

Les Zorglubs en étaient arrivés à ce chiffre précis en consultant les données du recensement universel établi par la race des comptables désagrégés. (Ce sont des fantômes qui ne vivent sur aucune planète, mais qui se trouvent partout à la fois, et dont la seule activité consiste à compter les êtres vivants qui croisent leur chemin.)

-Premièrement, répondit finalement Soda, ça va prendre un sacré paquet de barils, et il faudrait que ces barils fussent des fûts de chêne…

-Et pourquoi faudrait-il qu’il fut en chêne, le fût?, enchaîna le Zorglub d’un ton méfiant.

-Parce que, pour qu’il n’y ait personne qui refuse de le consommer parmi les habitants de l’univers, l’alcool se doit de vieillir dans un tel fût, qu’il fut impossible de lui résister…



-Dis donc terrien (dans la bouche du Zorglub, cela sonnait plus comme t’es rien) il faut rester à l’affut pour comprendre tes histoires. (Soda se demanda si l’affreux méchant n’avait pas fait là une tentative d’humour. L’expression de ce qui lui tenait lieu de visage étant tout au plus passée de « enragé prêt à détruire tout l’univers », à « enragé prêt à détruire une bonne partie de l’univers », c’était assez difficile à dire.) Mais il n’y a pas de problème pour les tonneaux en chêne, notre peuple étant un peuple partisan de l’esclavage à outrance, nous ne manquons pas de chaînes sur notre monde, qu’il soit de bois ou de fer…

-Pour le vieillissement de l’alcool, ceux de bois seront préférables à ceux fait de fer. En effet, ils n’auraient pas fait l’affaire : c’est bien connu que si le fer rouille sans répit, le vin lui, dérouille les esprits. Ensuite, enchaîna-t-il, nous aurons besoin d’un barrage hydro-électrique…

-La distillation demande beaucoup de jus ?

-Non, mais pour en faire une telle quantité, nous avons besoin d’installation permettant de distiller à partir de beaucoup de liquide. Mais trêve de discutailleries distillatrices, je vous explique mon idée…