Un
titre 34
Les
déambulations des uns et des autres, dans l'espace bien loin d'ici.
Chapitre
11
De la distillation et des fûts
Voici venu le moment de comprendre
le comment de l’introduction mentionnée dans la conclusion du chapitre
précédent. Il y était question d’une puce intrusive dans la tête de Soda, que
Hal lui avait infiltré subrepticement à l’insu des Zorglubs, qui n’y avaient vu
que du feu, éteints qu’ils étaient par leur lendemain d’éveil laborieux…
Hal avait procédé d’une manière
toute simple : il avait téléporté ladite puce dans la tête de Soda, à
l’aide d’un téléporteur quantique à neutrons intégrés. Je me garderais
d’expliquer le fonctionnement de cet appareil ici, je ne voudrais pas insulter
l’intelligence des lecteurs qui le seraient (pour ceux qui ne le sont pas, il n’est
pas possible d’insulter ce qu’ils n’ont pas (d’ailleurs, s’ils sont à ce point
dépourvus du côté neuronique, ils n’ont probablement pas la capacité de lire ce
qui précède, et ne savent donc pas qu’ils ne sont pas insultés (ce qui par
ailleurs ne change pas grand-chose à l’affaire)). Je me contenterai de signaler
pour les spécialistes, que la physique des quantiques dont il est question ici,
est celle développé dans « Des anges dans nos campagnes »
Quoi qu’il en fut (si ce quoi
n’est pas vain, c’est bien la preuve qu’il n’y a pas que le vin qui le soit (en
fût)), la puce était là, et d’un mouvement de tête, Soda l’activa. Ainsi
activé, Hal s’adressa à Soda, dans son petit coin de sa tête.
-Penses, que j’entende ce que tu
dis, lui pensa-t-il en le disant…
-Je pense donc tu me suis ?,
dépensa en activité neuronale Soda.
-Ne dépense pas ta salive de
pensées en vaines question, tu en auras besoin pour la suite des événements.
-Justement, la pensée des
événements à venir me fait saliver d’anticipation. Maintenant, cessons de
penser à nous deux pour un moment, que je puisse déconcentrer mon attention de
l’intérieur de ma tête pour la concentrer sur l’extérieur plein de Zorglubs,
qui ne doivent surtout pas se rendre compte que je ne pense pas seulement qu’à
eux…
Hal se coupa donc de Soda,
demeurant tout de même au seuil de ses perceptions pour surveiller ce qui se
passait, sans déranger Soda qui devait jouer son rôle alambiqué de maître des
alambics pour les vilains méchants Zorglubs. Justement, le chef de ceux-ci,
s’adressait à lui, hors de lui (par l’extérieur, et par son humeur).
-Nous allons atterrir dans moins
de deux heures, et il serait temps que vous me disiez de quoi nous allons avoir
besoin pour produire deux cent quatre-vingt-treize trillions de milliards de
millions de barils d’eau-de-vie propre à saouler tout l’univers ?
Les Zorglubs en étaient arrivés à
ce chiffre précis en consultant les données du recensement universel établi par
la race des comptables désagrégés. (Ce sont des fantômes qui ne vivent sur
aucune planète, mais qui se trouvent partout à la fois, et dont la seule
activité consiste à compter les êtres vivants qui croisent leur chemin.)
-Premièrement, répondit finalement
Soda, ça va prendre un sacré paquet de barils, et il faudrait que ces barils
fussent des fûts de chêne…
-Et pourquoi faudrait-il qu’il fut
en chêne, le fût?, enchaîna le Zorglub d’un ton méfiant.
-Parce que, pour qu’il n’y ait
personne qui refuse de le consommer parmi les habitants de l’univers, l’alcool
se doit de vieillir dans un tel fût, qu’il fut impossible de lui résister…
-Dis donc terrien (dans la bouche
du Zorglub, cela sonnait plus comme t’es rien) il faut rester à l’affut pour
comprendre tes histoires. (Soda se demanda si l’affreux méchant n’avait pas fait
là une tentative d’humour. L’expression de ce qui lui tenait lieu de visage
étant tout au plus passée de « enragé prêt à détruire tout
l’univers », à « enragé prêt à détruire une bonne partie de
l’univers », c’était assez difficile à dire.) Mais il n’y a pas de
problème pour les tonneaux en chêne, notre peuple étant un peuple partisan de
l’esclavage à outrance, nous ne manquons pas de chaînes sur notre monde, qu’il
soit de bois ou de fer…
-Pour le vieillissement de
l’alcool, ceux de bois seront préférables à ceux fait de fer. En effet, ils
n’auraient pas fait l’affaire : c’est bien connu que si le fer rouille
sans répit, le vin lui, dérouille les esprits. Ensuite, enchaîna-t-il, nous
aurons besoin d’un barrage hydro-électrique…
-La distillation demande beaucoup
de jus ?
-Non, mais pour en faire une telle
quantité, nous avons besoin d’installation permettant de distiller à partir de
beaucoup de liquide. Mais trêve de discutailleries distillatrices, je vous
explique mon idée…
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