jeudi 5 octobre 2017

Un titre 34 
Les déambulations des uns et des autres, dans l'espace bien loin d'ici. 
Chapitre 11
 

De la distillation et des fûts


Voici venu le moment de comprendre le comment de l’introduction mentionnée dans la conclusion du chapitre précédent. Il y était question d’une puce intrusive dans la tête de Soda, que Hal lui avait infiltré subrepticement à l’insu des Zorglubs, qui n’y avaient vu que du feu, éteints qu’ils étaient par leur lendemain d’éveil laborieux…

Hal avait procédé d’une manière toute simple : il avait téléporté ladite puce dans la tête de Soda, à l’aide d’un téléporteur quantique à neutrons intégrés. Je me garderais d’expliquer le fonctionnement de cet appareil ici, je ne voudrais pas insulter l’intelligence des lecteurs qui le seraient (pour ceux qui ne le sont pas, il n’est pas possible d’insulter ce qu’ils n’ont pas (d’ailleurs, s’ils sont à ce point dépourvus du côté neuronique, ils n’ont probablement pas la capacité de lire ce qui précède, et ne savent donc pas qu’ils ne sont pas insultés (ce qui par ailleurs ne change pas grand-chose à l’affaire)). Je me contenterai de signaler pour les spécialistes, que la physique des quantiques dont il est question ici, est celle développé dans « Des anges dans nos campagnes » 


Quoi qu’il en fut (si ce quoi n’est pas vain, c’est bien la preuve qu’il n’y a pas que le vin qui le soit (en fût)), la puce était là, et d’un mouvement de tête, Soda l’activa. Ainsi activé, Hal s’adressa à Soda, dans son petit coin de sa tête.

-Penses, que j’entende ce que tu dis, lui pensa-t-il en le disant…

-Je pense donc tu me suis ?, dépensa en activité neuronale Soda.

-Ne dépense pas ta salive de pensées en vaines question, tu en auras besoin pour la suite des événements.

-Justement, la pensée des événements à venir me fait saliver d’anticipation. Maintenant, cessons de penser à nous deux pour un moment, que je puisse déconcentrer mon attention de l’intérieur de ma tête pour la concentrer sur l’extérieur plein de Zorglubs, qui ne doivent surtout pas se rendre compte que je ne pense pas seulement qu’à eux…

Hal se coupa donc de Soda, demeurant tout de même au seuil de ses perceptions pour surveiller ce qui se passait, sans déranger Soda qui devait jouer son rôle alambiqué de maître des alambics pour les vilains méchants Zorglubs. Justement, le chef de ceux-ci, s’adressait à lui, hors de lui (par l’extérieur, et par son humeur).

-Nous allons atterrir dans moins de deux heures, et il serait temps que vous me disiez de quoi nous allons avoir besoin pour produire deux cent quatre-vingt-treize trillions de milliards de millions de barils d’eau-de-vie propre à saouler tout l’univers ?

Les Zorglubs en étaient arrivés à ce chiffre précis en consultant les données du recensement universel établi par la race des comptables désagrégés. (Ce sont des fantômes qui ne vivent sur aucune planète, mais qui se trouvent partout à la fois, et dont la seule activité consiste à compter les êtres vivants qui croisent leur chemin.)

-Premièrement, répondit finalement Soda, ça va prendre un sacré paquet de barils, et il faudrait que ces barils fussent des fûts de chêne…

-Et pourquoi faudrait-il qu’il fut en chêne, le fût?, enchaîna le Zorglub d’un ton méfiant.

-Parce que, pour qu’il n’y ait personne qui refuse de le consommer parmi les habitants de l’univers, l’alcool se doit de vieillir dans un tel fût, qu’il fut impossible de lui résister…



-Dis donc terrien (dans la bouche du Zorglub, cela sonnait plus comme t’es rien) il faut rester à l’affut pour comprendre tes histoires. (Soda se demanda si l’affreux méchant n’avait pas fait là une tentative d’humour. L’expression de ce qui lui tenait lieu de visage étant tout au plus passée de « enragé prêt à détruire tout l’univers », à « enragé prêt à détruire une bonne partie de l’univers », c’était assez difficile à dire.) Mais il n’y a pas de problème pour les tonneaux en chêne, notre peuple étant un peuple partisan de l’esclavage à outrance, nous ne manquons pas de chaînes sur notre monde, qu’il soit de bois ou de fer…

-Pour le vieillissement de l’alcool, ceux de bois seront préférables à ceux fait de fer. En effet, ils n’auraient pas fait l’affaire : c’est bien connu que si le fer rouille sans répit, le vin lui, dérouille les esprits. Ensuite, enchaîna-t-il, nous aurons besoin d’un barrage hydro-électrique…

-La distillation demande beaucoup de jus ?

-Non, mais pour en faire une telle quantité, nous avons besoin d’installation permettant de distiller à partir de beaucoup de liquide. Mais trêve de discutailleries distillatrices, je vous explique mon idée…

          

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