dimanche 15 octobre 2017


Un titre 34 

Les déambulations des uns et des autres, dans l'espace bien loin d'ici. 

Chapitre 12

Des plans qui plantent et des barrages cadenassés





Par l’idée expliquée de Soda, du Zorglub la curiosité fût piquée, (sans qu’il ne fût pour autant, pourtant dans cette piqure, question de piquette pour temps de disette). Le Zorglub ainsi curieusement piqué, se gratta de l’idée qu’on venait de lui exprimer (sans cependant, et sans qu’il se pende (sans se pendant), que ce grattage d’expression ne lui fasse modifier son expression de colère non retenue).



L’idée exprimée était fort simple au demeurant, mais complexe au demeuré. Il s’agissait de trouver une rivière barrée (cadenassée par un barrage hydroélectrique), d’utiliser son réservoir comme boiler, y mélanger les ingrédients d’un scotch du meilleur millésime actuel, puis de faire bouillir le tout afin que distillation se fasse dans des conduits en colonne jusqu’aux turbines, qui serviront de condensateurs.



-Il me semble, dit alors Grrr 1er (le Zorglub en chef), que votre plan soit quelques peu alambiqué…



-C’est normal, il s’agit de construire un immense alambic…



-Ah ! ahana le Zorglub.



Soda décida de ne pas laisser au vilain méchant trop de temps pour réfléchir au concept distillatoire qu’il venait de lui soumettre. Il valait mieux qu’il ne se pose pas trop de questions, ni qu’il ne lui en pose trop par la même occasion. La seule distillation qui se ferait à partir de ce plan, serait celle des ambitions des Zorglubs de saouler le reste de l’univers…



Les éléments le constituant allaient se séparer de toutes réalités !



Soda l’incita donc à se mettre immédiatement à la recherche de barrages hydroélectriques pour alimenter son projet hydrocéphale. Il lui suggéra de faire une liste des dix sites les plus intéressants, qu’il allait ensuite soumettre à un groupe d’experts indépendants, qui pourraient à la fin d’un processus rigoureux, remettre un rapport de huit cent pages sur la marche à suivre pour assurer la faisabilité du projet.




-Tu aurais dû lui suggérer de s’assurer de l’acceptabilité sociale du projet, et lui dire de tenir compte du principe de précaution dans sa démarche, intervint alors Hal qui était toujours niché dans le cerveau de Soda…



-J’y avais pensé, pensa Soda à Hal, mais je ne voulais pas qu’il perde tout espoir de voir son projet aboutir un jour. Le comité d’experts devrait lui faire perdre assez de temps pour que nous en ayons suffisamment pour mettre notre plan à exécution…



Hal se retira des pensées de Soda (il se dépensa) pour lui permettre de concentrer sur ce que Grrrr 1er (avec quatre r plutôt que trois, on peut dire qu’il ne manque pas d’air) était en train (dans les faits il n’était pas en train, il était en fusée, mais le sens de figuration des mots étant, il l’était) de lui dire. Dires qui consistait en un avertissement de s’attacher la ceinture, parce qu’ils étaient sur le point d’atterrir sur la planète.



Il l’attacha et ils atterrirent.



Quand ils atterrent furent, les Zorglubs se séparèrent en deux groupes ayant chacun une mission distinguée. Pour les uns, ils allaient inspecter un barrage que les Zorglubs pensaient adéquats pour leurs visées, et pour les autres, ils accompagneraient Saule dans une forêt des environs, pour dénicher, avant de les déraciner, des chênes aptes à devenir fûts.



Malheureusement pour son ambition de perte de temps, le leurre du comité d’experts de Soda n’avait pas fonctionné. Grrr 1er les avaient tous tué lors de la rencontre initiale, quand ils avaient proposé une série de rencontres pour déterminer la sorte de papier qui serait utilisé lors de la rédaction du rapport préliminaire. (On raconte qu’il avait craqué au mot préliminaire.)



Cette réaction quelque peu vindicative, est peut-être l’explication de l’absence de bureaucratie dans la société des Zorglubs : les fonctionnaires s’y font descendre avant de monter en grade !



De ceci découlait qu’ils auraient bien moins de temps que prévu pour exécuter leur plan de déconquête. Sera-ce suffisant ? Seul l’avenir (et l’auteur) saura répondre à cette question…

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