vendredi 28 septembre 2018

Croque-vie de septembre 2018,
Marina du quai de Baie-Comeau, Parc des Pionniers






 Le marcheur solitaire foule le sol lié à la terre des pionniers du parc. Il le marche d'un pas décidé à devancer le temps, qui change à  l'automne qui s'avance d'un pas nostalgique, en marcheur solidaire d'un passé qui assaille le présent de ses réminiscences... 










Il y a encore le temps, avant que septembre ne se refroidisse d'octobre et de novembre, pour que les sillonneurs à quai de marina qui l'arpentent, ne s'emmitoufle de la rigueur à venir, des mistoufles de l'automnale froidure...





Les déambulateurs de la baie à Comeau s'arrêtent un instant pour parler du temps qui passe et qui se transforme, le temps d'un changement climatique de saison. Mais même si les gens et les temps changent, l'instant qu'ils ont pris pour s'arrêter, leur temps s'est emmitouflé d'un manteau d'éternité...    

vendredi 21 septembre 2018



Un titre 34 

Le retour au temps perdu, dans l'espace bien loin d'ici. 

Septième épisode.


Des rencontres étonnantes, et des récupérations détonantes.





Soda et Georges furent de concert déconcertés de se rencontrer dans un centre d'achat extra-terrestre…



Ils se communiquèrent leur étonnement, qui de communautaire devint commun. Mais il ne fallut que peu de temps pour que cette communauté fût dissoute : sans anneau pour les lier, dans les ténèbres leurs étonnements les menaient, et s’ils ne voulaient pas finir en nazguls détonants, ils avaient intérêt à en éclaircir la cause (de leurs étonnements).



Ils en revinrent donc de la surprise de leur déconcertante rencontre inopinée, et se concertèrent afin de s’expliquer (et se comprendre ce faisant) ce qu’ils faisaient là l’un et l’autre et l’autre (Saule qui était là avec Soda). Ce dernier-là profita de cette présence pour le présenter à Georges (Saule). Et ce dernier (deux fois maintenant) demanda au premier dernier de la flotte d’invasion (la hiérarchie spagravienne est parfois difficile à suivre) ce qu’il avait fait des esclaves révoltés qui avaient survécu à la révolte…



-Je les aie redonnés aux Abécédaires pour qu’ils leur fassent terminer leur contrat d’esclavagisme, lui répondit le premier parmi les derniers, et j’en ai profité pour racheter ma liberté en leur refilant vingt Gros Porcs qui avaient survécu à l'attaque du palais.



-Et qu'est-ce que les Abécédaires ont fait des uns et des autres ?



-Ils ont crucifié les esclaves révoltés à titre d'exemples. Quant aux Gros Porcs, ils les ont écorchés afin de récupérer leurs peaux, ce qui leur a donné les peaux de vingt pour acheter ma liberté.



-Zut alors, je suis triste d’apprendre que mes frères d'arme ont été crucifiés !, répliqua Saule d'un air chagrin. J’en aie la larme à la branche...



-Cela fait de toi un saule pleureur bien triste, intervint Soda en lui mettant une main compatissante sur le tronc. Console-toi en te disant que si nous ne les avions pas honteusement abandonnés, les Abécédaires nous auraient repris, et ils t’auraient alors mis en planches pour que ton bois serve à faire les croix.



-C'est vrai, se consola Saule, et alors, plutôt que d'avoir le poids de leur mort sur ma conscience, je l'aurais eu sur mon corps...



-Laissons les morts reposer en souffrance et revenons à nos affaires, les interrompit Georges. Je peux racheter votre liberté aux Abécédaires, j’ai encore plusieurs Gros Porcs en réserve à échanger contre. Puis, je vais avoir une mission à vous confier. Avec un commando des forces spéciales Spagraviennes vous allez récupérer le vaisseau de Saule, et ensuite...



Il leur dit alors ce qu’il attendait d’eux (les deux font la paire), et ils se séparèrent pour aller chacun de leur côté, côte à côte pour les deux ex-esclaves révolutionnés, et de l’autre côté pour l’ex-esclave gradué.



Quand ils furent revenus à leur chambre avec vue, Soda se posta à la fenêtre (même s’il n’était pas timbré) pour observer le commando spagravien qu'il ne voyait pas : les forts spéciaux (les membres du commando des forces spéciales) étaient en effet équipés d’armure de combat avec l'option de camouflage camouflé dedans. Ils pouvaient ainsi se dissimuler aux regards de ceux qu'ils se préparaient à attaquer, en toute invisibilité… 




Pendant ce temps d’observation aveugle, Saule se reposait dans la salle de bain, seule pièce assez grande pour qu’il puisse s’étendre de tout son long par terre : la pénurie d’eau de la planète faisait en sorte que la salle d’eau qui était sèche, était dépourvue de tout ce qu’il y a dans une salle de bain d’ordinaire. Elle n’était pas dépourvue (ni des contre-vues) cependant d’espace, ce qui en faisait la seule pièce où Saule pouvait s’y abattre, afin de s’étendre de tout son long.



-SAULE, s’écria soudainement Soda de sa fenêtre, ils viennent de rentrer dans l’entrepôt ! Il va falloir qu'on y aille...



-Eh ! Bien, reprit Saule, allons à la récupération de mon vaisseau…



-De ce pas, lui répondit Soda…



Soda et Saule allèrent donc de ce pas et des autres qui le suivirent, rejoindre le commando qu’ils ne voyaient pas, mais dont ils voyaient les effets par les deux gardes qu'ils ne voyaient plus, désintégrés qu'ils avaient été devant l'entrepôt par le commando aveuglant.



Ce sont les choses que nous ne regardons pas, qui finissent par nous aveugler…



Bien sûr, je pourrais vous raconter dans les détails leur progression dans les couloirs de l'entrepôt, les féroces batailles que livra le commando pour leur libérer le chemin, mais je me contenterai seulement de dire qu'ils finirent par y arriver au bout du compte (mais pas au bout du conte), et qu’ils purent récupérer le vaisseau pendant que les forts spécialisés tuaient tout le monde.



Ce qui fit en sorte qu’ils se retrouvèrent (sans s’être perdus au préalable) sur la passerelle du vaisseau de Saule, en plein espace. Saule contacta alors Georges…



-Bien, répondit Georges à l'appel des étoiles de Saule, maintenant que vous avez pris le contrôle du vaisseau, vous allez pouvoir passer à la deuxième phase du plan. Essayez de ne pas vous planter !



-Ce serait le comble pour un arbre de se planter, lui répliqua facétieusement (non mais sans blague, il y avait un sacré bout de temps que je voulais la faire celle-là) Saule.



-Trêve de plaisanteries, déplaisanta Georges. Vous pouvez, maintenant que vous êtes libérés de l'espace des Verrats, faire ce que vous avez à faire ensuite...



Et sur ce, il coupa la communication, confiant que Saule and Soda saurait remplir la mission qu'il leur avait confié. Au moment même de cette coupe radio (bien plus élégante que la coupe afro), le commandant des Ford spécialisées qui les avait accompagnés dans leur vaisseau, fit son apparition sur la passerelle.



-Commandant du commando au rapport, dit-il en les saluant à la manière Spagravienne. (C'est à dire en faisant un high five !)



-Vos hommes sont-ils tous installés dans les caissons de cryogénie, lui demanda alors Saule en le saluant d’un high twenty five (il avait plus de branchettes que l’autre de doigts).




-Oui, et ils sont tous en gelée à l'heure qu'il est. Je vais moi-même m'y hiberner après ce rapport que je viens vous éructer... 



-Alors, que nous rotez-vous ?



-Que mes hommes et moi allons être prêts quand ce sera le temps de nous décongeler pour que nous puissions remplir notre mission.



-Parfait alors, lui répondit Soda. Le voyage devrait durer un mois, nous vous réveillerons deux jours avant d'arriver sur la planète, pour que vous puissiez vous réveiller comme il faut en vue de votre mission de libération. Tout étant en ordre, vous pouvez retourner auprès de vos hommes hibernants.



Le soldat les quitta donc pour aller se les geler à son tour. Une fois qu'il fût parti, Soda se tourna vers Saule…



-Et nous, est-ce que nous allons nous refroidir pendant la durée du trajet vers là où nous allons ?



-Oui, aussitôt que j'aurais fini de programmer notre destination dans l'ordinaire (il n'y avait pas d'ordinateurs dans les vaisseaux Arboricoles, mais des ordinaires, qui étaient des machines qui exécutaient les opérations ordinaires des vols spatiaux).



Il finit et ils allèrent d'installer dans leurs caissons, afin de dormir pendant le reste du voyage vers...

samedi 15 septembre 2018


Les dormeurs aux rêves chloroformes.

Le rêve qui nuit au repos du dormeur,
N’est qu’un réveil qui sonne avant l’heure.
À trop vouloir craindre les lendemains,
On cauchemarde d’avoir un peu moins…

















L’horloge des aiguilles qui tournent en rond,
Gaspillent le temps que nous avions
Pour que l’ennui ne transforme la nuit,
En des peurs qui étouffent les rêves de vie.






Les heures perdues dans la grisaille nocturne,
Épuisent les dormeurs aux jours de pleine lune,
Elles les éclipsent de leurs rayons de sommeil :
C’est ce qu’on voit à la lumière du jour… qui effraye !




La pensée qui a peur se chloroforme,
Elle créé des dormeurs aux rêves conformes…
Les cauchemars sont les rêves de ces endormis,
Que pas un réveil ne pourra tirer de leurs lits.

jeudi 6 septembre 2018


Un titre 34 
Le retour au temps perdu, dans l'espace bien loin d'ici. 
Sixième épisode.
Des croisés que l’on croise, et des Gros Porcs transformés en Petit Porcelet.


Georges se trouvait à bord du vaisseau amiral (il s’y était cherché puisqu’il s’y trouva) de la flotte spagravienne. Il en arpentait la passerelle (la femelle du passereau), observant à l’écran sa flotte (qui ne flottait pas sur la flotte mais voguait sur les courants aériens de l’espace) dispersée autour de son vaisseau sanguin (dans la flotte spagravienne, l’amiral était le premier à verser le sang, la hiérarchie inversive faisait en sorte qu’on envoyait les généraux au casse-pipe plutôt que les bidasses, ce qui était sans grande conséquence sur la conduite de la guerre : ces premiers avaient les compétences des derniers). L’entourage vaisselier (plus d’un vaisseau c’est de la vaisselle) de l’amirauté en sursis était composé de dix croiseurs (indispensable pour aller en croisade), et de vingt escorteurs (le service d’escortes était compris dans le forfait (ce que le faible ne fait pas) de croisière envahissante).

Cette flottille de croisade, Georges avait décidé de la nommer la Cruciverbiste : de vaisseaux croisés qui croisent le fer avec les envahis qu’ils croisent pour les exterminer, on peut dire qu’ils font des maux croisés…


Georges donc, en tant que croisé en chef (son état d’esclave ayant fait de lui le chef suprême des armées spagraviennes, il était à la croisée des chemins entre la servitude et l’asservissement… un chef de bureau intermédiaire quoi !) donna l’ordre à la vaisselle du Cruciverbiste de se placer en formation, ce qu’ils firent en la formant (la formation) et en l’informant (Georges de leur formation).

Georges fût ravi (sans qu’on l’enlève) de constater l’exécution (sans qu’on l’exécute) parfaite de la formation informée (mais pas informelle cependant). Mais il ne fût pas surpris de son ravissement quant à ses vaisseaux exécuteurs : il avait pris soin d’y remplacer tous les équipages réguliers par les dix-huitièmes équipes de réserve, et il avait remplacé les commandants de vaisseaux par les concierges des (vaisseaux) : ceux-ci étant ceux-là qui occupaient les postes ayant le moins de responsabilité[i], ils étaient ceux qui avaient le plus de chances d’être compétents à des postes de responsabilités, par la raison des contraires.

Rassuré par la manœuvre formative parfaitement exécuté, Georges décida qu’il était temps de convoquer ses concapitaines (terme accepté à l’académie de la langue française (du moins les membres qui étaient réveillés le jour du vote) pour désigner les concierges capitaines) à une réunion virtuelle.

Il alla donc dans la salle de rencontre virtuelle, où les présents qui étaient absents se levèrent à son entrée…

-Messieu… Heu… Meschoses, (certains spagraviens avaient une apparence déstabilisante pour le terrien qu’il était) vous pouvez vous asseoir, enfin si vous avez ce qu’il faut pour vous asseoir dans votre anatomie... Hum, hum... Nous allons commencer… Comme vous le savez tous, nous sommes à quelques heures d’atteindre la planète des Verrats, qui sera le premier objectif de notre croisade.

-Si c’est là le premier objectif, intervint un des concapitaines, cela veut dire qu’il y aura un deuxième, et peut-être même un troisième que nous n’avons pas encore croisés. S’il en est ainsi, peut-on croire que notre croisade croît significativement ? (Prouvant par sa perspicacité que le con du titre de ce concapitaine n’était ni celui du benêt, ni celui du beignet.)

-Il se pourrait éventuellement qu’il en fût ainsi que vous le soupçonniez, lui répondit Georges.

Et Georges leur exposa son plan à venir, pour un avenir ailleurs qu’à Spagrave après la conquête des Verrats. Faute de mieux, ils l’adoptèrent : l’alternative pour les concapitaines était de retourner après la conquête sur Spagrave, et de redevenir des cons sans capitaine... au lieu du cierge !  Ils préféraient donc suivre la croisière croisée de Georges...

Quand ils arrivèrent chez les Verrat, ils les virent et les vainquirent, prouvant par là qu’il n’y avait pas que César pour veni vedi vici !

Les Gros Porcs qui furent dégonflés par cette attaque impromptue, se transformèrent en Petit Porcelet. Georges et ses concapitaines s'emparèrent donc du Palais Porcin sans coup férir (pour eux du moins, car pour les Verrats, les coups férirent passablement) et y installèrent leurs pénates.

Georges profitant de cette installation en pénates pour aller faire un peu de tourisme chez ses vaincus. Il s’en alla au centre d’achat le plus proche, où il comptait acheter quelques souvenirs, le commerce n’ayant que peu souffert de la conquête, le changement de maître n'avait pas changé grand-chose à la vie quotidienne des verratins, la plupart de toutes façons n'avaient pas de sympathie pour les Petits Porcelets (les anciens Gros Porcs), qui avaient été une classe dirigeante sans aucune classe.

Georges donc, put se rendre à destination sans encombre (les décombres étant restés au palais), et ce qui devait arriver arriva, en entrant dans le centre du commerce, il croisa deux individus en qui il en reconnut un... Soda !




[i] Sans préjudice pour les concierges : j’ai ai connu bon nombre qui avait bien plus de conscience professionnelle que la plupart des prétendus professionnels !

lundi 3 septembre 2018

Croque-vie de juillet 2018,
Charlottetown, PE







 Le touriste a tout risque de perdre son temps, quand il déambule sur les docks du Port de Charlotte au cœur des terres du prince Édouard. Mais c'est le souvenir de ce temps éperdu d'insouciance, qu'il gardera de son passage au pays des marées maritimes.











Les tout riches se dépensent sans s'économiser pour cumuler les souvenirs témoins de leur bonheur de vacances, qu'ils s'y sont achetés sans un regard pour leurs dépenses... 


Et loin des passages touristiques obligés, il n'y a que les insouciants professionnels pour profiter du temps au moment même de son passage, et qui plus tard s'en souviendront comme d'un présent de leur passé !

samedi 1 septembre 2018


Les années que nous avons fait vieillir ensemble.

(Pour Sylvie…) 

Ces années que nous avons fait vieillir ensemble,


Dans des fûts sans chaîne, exemptes des convenances,

Elles ont pris les arômes de nos jours et de nos semaines,

Le goût boisé du temps qui passe, et que le ferment ramène…      








Il n’y a de grands crus que ceux que nous croyons,

Qui murissent de notre quotidien, au fil des saisons,

Dans leurs barils ils s’aromatisent de nos passions,

Se parfument en harmonie, de nos odeurs d’irraison.





Elles furent embarriquées, abritées de l’air du temps,

Ces années que nous ne voulions voir s’oxyder indument.

Nous les avions voulus unique ces moments d’éternité,

Ces fruits de la vigne, cueillies à des instants partagés...





Le vin du temps qui passe apaise nos cœurs fatigués,

Il enivre notre amour, qui ne s’est jamais épuisé.

Et lorsque paraîtra le dernier moment du jour,

Il nous endormira enlacés, dans un rêve sans retour…