Un titre 34
Le retour au temps perdu, dans
l'espace bien loin d'ici.
Septième épisode.
Des rencontres étonnantes, et des
récupérations détonantes.
Soda
et Georges furent de concert déconcertés de se rencontrer dans un centre
d'achat extra-terrestre…
Ils
se communiquèrent leur étonnement, qui de communautaire devint commun. Mais il
ne fallut que peu de temps pour que cette communauté fût dissoute : sans
anneau pour les lier, dans les ténèbres leurs étonnements les menaient, et s’ils
ne voulaient pas finir en nazguls détonants, ils avaient intérêt à en éclaircir
la cause (de leurs étonnements).
Ils
en revinrent donc de la surprise de leur déconcertante rencontre inopinée, et
se concertèrent afin de s’expliquer (et se comprendre ce faisant) ce qu’ils
faisaient là l’un et l’autre et l’autre (Saule qui était là avec Soda). Ce
dernier-là profita de cette présence pour le présenter à Georges (Saule). Et ce
dernier (deux fois maintenant) demanda au premier dernier de la flotte d’invasion
(la hiérarchie spagravienne est parfois difficile à suivre) ce qu’il avait fait
des esclaves révoltés qui avaient survécu à la révolte…
-Je
les aie redonnés aux Abécédaires pour qu’ils leur fassent terminer leur contrat
d’esclavagisme, lui répondit le premier parmi les derniers, et j’en ai profité
pour racheter ma liberté en leur refilant vingt Gros Porcs qui avaient survécu
à l'attaque du palais.
-Et
qu'est-ce que les Abécédaires ont fait des uns et des autres ?
-Ils
ont crucifié les esclaves révoltés à titre d'exemples. Quant aux Gros Porcs,
ils les ont écorchés afin de récupérer leurs peaux, ce qui leur a donné les
peaux de vingt pour acheter ma liberté.
-Zut
alors, je suis triste d’apprendre que mes frères d'arme ont été crucifiés !,
répliqua Saule d'un air chagrin. J’en aie la larme à la branche...
-Cela
fait de toi un saule pleureur bien triste, intervint Soda en lui mettant une
main compatissante sur le tronc. Console-toi en te disant que si nous ne les
avions pas honteusement abandonnés, les Abécédaires nous auraient repris, et ils
t’auraient alors mis en planches pour que ton bois serve à faire les croix.
-C'est
vrai, se consola Saule, et alors, plutôt que d'avoir le poids de leur mort sur
ma conscience, je l'aurais eu sur mon corps...
-Laissons
les morts reposer en souffrance et revenons à nos affaires, les interrompit
Georges. Je peux racheter votre liberté aux Abécédaires, j’ai encore plusieurs
Gros Porcs en réserve à échanger contre. Puis, je vais avoir une mission à vous
confier. Avec un commando des forces spéciales Spagraviennes vous allez
récupérer le vaisseau de Saule, et ensuite...
Il
leur dit alors ce qu’il attendait d’eux (les deux font la paire), et ils se
séparèrent pour aller chacun de leur côté, côte à côte pour les deux
ex-esclaves révolutionnés, et de l’autre côté pour l’ex-esclave gradué.
Quand
ils furent revenus à leur chambre avec vue, Soda se posta à la fenêtre (même s’il
n’était pas timbré) pour observer le commando spagravien qu'il ne voyait pas :
les forts spéciaux (les membres du commando des forces spéciales) étaient en
effet équipés d’armure de combat avec l'option de camouflage camouflé dedans.
Ils pouvaient ainsi se dissimuler aux regards de ceux qu'ils se préparaient à
attaquer, en toute invisibilité…
Pendant
ce temps d’observation aveugle, Saule se reposait dans la salle de bain, seule
pièce assez grande pour qu’il puisse s’étendre de tout son long par
terre : la pénurie d’eau de la planète faisait en sorte que la salle d’eau
qui était sèche, était dépourvue de tout ce qu’il y a dans une salle de bain
d’ordinaire. Elle n’était pas dépourvue (ni des contre-vues) cependant d’espace,
ce qui en faisait la seule pièce où Saule pouvait s’y abattre, afin de s’étendre
de tout son long.
-SAULE,
s’écria soudainement Soda de sa fenêtre, ils viennent de rentrer dans
l’entrepôt ! Il va falloir qu'on y aille...
-Eh
! Bien, reprit Saule, allons à la récupération de mon vaisseau…
-De
ce pas, lui répondit Soda…
Soda
et Saule allèrent donc de ce pas et des autres qui le suivirent, rejoindre le
commando qu’ils ne voyaient pas, mais dont ils voyaient les effets par les deux
gardes qu'ils ne voyaient plus, désintégrés qu'ils avaient été devant
l'entrepôt par le commando aveuglant.
Ce
sont les choses que nous ne regardons pas, qui finissent par nous aveugler…
Bien
sûr, je pourrais vous raconter dans les détails leur progression dans les
couloirs de l'entrepôt, les féroces batailles que livra le commando pour leur
libérer le chemin, mais je me contenterai seulement de dire qu'ils finirent par
y arriver au bout du compte (mais pas au bout du conte), et qu’ils purent
récupérer le vaisseau pendant que les forts spécialisés tuaient tout le monde.
Ce
qui fit en sorte qu’ils se retrouvèrent (sans s’être perdus au préalable) sur
la passerelle du vaisseau de Saule, en plein espace. Saule contacta alors
Georges…
-Bien,
répondit Georges à l'appel des étoiles de Saule, maintenant que vous avez pris
le contrôle du vaisseau, vous allez pouvoir passer à la deuxième phase du plan.
Essayez de ne pas vous planter !
-Ce
serait le comble pour un arbre de se planter, lui répliqua facétieusement (non
mais sans blague, il y avait un sacré bout de temps que je voulais la faire
celle-là) Saule.
-Trêve
de plaisanteries, déplaisanta Georges. Vous pouvez, maintenant que vous êtes
libérés de l'espace des Verrats, faire ce que vous avez à faire ensuite...
Et
sur ce, il coupa la communication, confiant que Saule and Soda saurait remplir
la mission qu'il leur avait confié. Au moment même de cette coupe radio (bien
plus élégante que la coupe afro), le commandant des Ford spécialisées qui les
avait accompagnés dans leur vaisseau, fit son apparition sur la passerelle.
-Commandant
du commando au rapport, dit-il en les saluant à la manière Spagravienne. (C'est
à dire en faisant un high five !)
-Vos
hommes sont-ils tous installés dans les caissons de cryogénie, lui demanda
alors Saule en le saluant d’un high twenty five (il avait plus de branchettes
que l’autre de doigts).
-Oui,
et ils sont tous en gelée à l'heure qu'il est. Je vais moi-même m'y hiberner
après ce rapport que je viens vous éructer...
-Alors,
que nous rotez-vous ?
-Que
mes hommes et moi allons être prêts quand ce sera le temps de nous décongeler
pour que nous puissions remplir notre mission.
-Parfait
alors, lui répondit Soda. Le voyage devrait durer un mois, nous vous
réveillerons deux jours avant d'arriver sur la planète, pour que vous puissiez
vous réveiller comme il faut en vue de votre mission de libération. Tout étant
en ordre, vous pouvez retourner auprès de vos hommes hibernants.
Le
soldat les quitta donc pour aller se les geler à son tour. Une fois qu'il fût parti,
Soda se tourna vers Saule…
-Et
nous, est-ce que nous allons nous refroidir pendant la durée du trajet vers là
où nous allons ?
-Oui,
aussitôt que j'aurais fini de programmer notre destination dans l'ordinaire (il
n'y avait pas d'ordinateurs dans les vaisseaux Arboricoles, mais des
ordinaires, qui étaient des machines qui exécutaient les opérations ordinaires
des vols spatiaux).
Il
finit et ils allèrent d'installer dans leurs caissons, afin de dormir pendant
le reste du voyage vers...