jeudi 6 septembre 2018


Un titre 34 
Le retour au temps perdu, dans l'espace bien loin d'ici. 
Sixième épisode.
Des croisés que l’on croise, et des Gros Porcs transformés en Petit Porcelet.


Georges se trouvait à bord du vaisseau amiral (il s’y était cherché puisqu’il s’y trouva) de la flotte spagravienne. Il en arpentait la passerelle (la femelle du passereau), observant à l’écran sa flotte (qui ne flottait pas sur la flotte mais voguait sur les courants aériens de l’espace) dispersée autour de son vaisseau sanguin (dans la flotte spagravienne, l’amiral était le premier à verser le sang, la hiérarchie inversive faisait en sorte qu’on envoyait les généraux au casse-pipe plutôt que les bidasses, ce qui était sans grande conséquence sur la conduite de la guerre : ces premiers avaient les compétences des derniers). L’entourage vaisselier (plus d’un vaisseau c’est de la vaisselle) de l’amirauté en sursis était composé de dix croiseurs (indispensable pour aller en croisade), et de vingt escorteurs (le service d’escortes était compris dans le forfait (ce que le faible ne fait pas) de croisière envahissante).

Cette flottille de croisade, Georges avait décidé de la nommer la Cruciverbiste : de vaisseaux croisés qui croisent le fer avec les envahis qu’ils croisent pour les exterminer, on peut dire qu’ils font des maux croisés…


Georges donc, en tant que croisé en chef (son état d’esclave ayant fait de lui le chef suprême des armées spagraviennes, il était à la croisée des chemins entre la servitude et l’asservissement… un chef de bureau intermédiaire quoi !) donna l’ordre à la vaisselle du Cruciverbiste de se placer en formation, ce qu’ils firent en la formant (la formation) et en l’informant (Georges de leur formation).

Georges fût ravi (sans qu’on l’enlève) de constater l’exécution (sans qu’on l’exécute) parfaite de la formation informée (mais pas informelle cependant). Mais il ne fût pas surpris de son ravissement quant à ses vaisseaux exécuteurs : il avait pris soin d’y remplacer tous les équipages réguliers par les dix-huitièmes équipes de réserve, et il avait remplacé les commandants de vaisseaux par les concierges des (vaisseaux) : ceux-ci étant ceux-là qui occupaient les postes ayant le moins de responsabilité[i], ils étaient ceux qui avaient le plus de chances d’être compétents à des postes de responsabilités, par la raison des contraires.

Rassuré par la manœuvre formative parfaitement exécuté, Georges décida qu’il était temps de convoquer ses concapitaines (terme accepté à l’académie de la langue française (du moins les membres qui étaient réveillés le jour du vote) pour désigner les concierges capitaines) à une réunion virtuelle.

Il alla donc dans la salle de rencontre virtuelle, où les présents qui étaient absents se levèrent à son entrée…

-Messieu… Heu… Meschoses, (certains spagraviens avaient une apparence déstabilisante pour le terrien qu’il était) vous pouvez vous asseoir, enfin si vous avez ce qu’il faut pour vous asseoir dans votre anatomie... Hum, hum... Nous allons commencer… Comme vous le savez tous, nous sommes à quelques heures d’atteindre la planète des Verrats, qui sera le premier objectif de notre croisade.

-Si c’est là le premier objectif, intervint un des concapitaines, cela veut dire qu’il y aura un deuxième, et peut-être même un troisième que nous n’avons pas encore croisés. S’il en est ainsi, peut-on croire que notre croisade croît significativement ? (Prouvant par sa perspicacité que le con du titre de ce concapitaine n’était ni celui du benêt, ni celui du beignet.)

-Il se pourrait éventuellement qu’il en fût ainsi que vous le soupçonniez, lui répondit Georges.

Et Georges leur exposa son plan à venir, pour un avenir ailleurs qu’à Spagrave après la conquête des Verrats. Faute de mieux, ils l’adoptèrent : l’alternative pour les concapitaines était de retourner après la conquête sur Spagrave, et de redevenir des cons sans capitaine... au lieu du cierge !  Ils préféraient donc suivre la croisière croisée de Georges...

Quand ils arrivèrent chez les Verrat, ils les virent et les vainquirent, prouvant par là qu’il n’y avait pas que César pour veni vedi vici !

Les Gros Porcs qui furent dégonflés par cette attaque impromptue, se transformèrent en Petit Porcelet. Georges et ses concapitaines s'emparèrent donc du Palais Porcin sans coup férir (pour eux du moins, car pour les Verrats, les coups férirent passablement) et y installèrent leurs pénates.

Georges profitant de cette installation en pénates pour aller faire un peu de tourisme chez ses vaincus. Il s’en alla au centre d’achat le plus proche, où il comptait acheter quelques souvenirs, le commerce n’ayant que peu souffert de la conquête, le changement de maître n'avait pas changé grand-chose à la vie quotidienne des verratins, la plupart de toutes façons n'avaient pas de sympathie pour les Petits Porcelets (les anciens Gros Porcs), qui avaient été une classe dirigeante sans aucune classe.

Georges donc, put se rendre à destination sans encombre (les décombres étant restés au palais), et ce qui devait arriver arriva, en entrant dans le centre du commerce, il croisa deux individus en qui il en reconnut un... Soda !




[i] Sans préjudice pour les concierges : j’ai ai connu bon nombre qui avait bien plus de conscience professionnelle que la plupart des prétendus professionnels !

Aucun commentaire: