samedi 1 février 2020


Un titre 34
La quête des uns et des autres d’une utopie bien loin d'ici.
Chapitre 2

Des paradoxes utopiques, et de l’imperfection de la perfection…

-Et comment on fait pour aller dans ce nulle part utopique ?
-C’est là que tu entre en jeu, car nous allons avoir besoin de tes souvenirs éperdus pour y aller…
Si l’utopie n’était nulle part, c’était parce qu’elle était utopique et non aux Tropiques, où elle eut été quelque part. Or, pour aller à un non-endroit, il n’avait qu’un moyen… prendre un chemin qui n’y menait pas !
 L’intérêt de cet emprunt d’une voie sans issue était composé (mais à taux fixe, à taux variable il y eut bien trop de routes possibles pour une destination impossible) d’éléments propre à son absence (de destination), et d’autres qui en étaient conséquents, comme l’intention de ne pas y aller...
L’eussent-ils voulu… ils ne l’eussent pas pu !
Hal avait calculé que la route de perdition paradoxale le plus proche passait par les souvenirs de Soda. À la suite de son voyage au bout de sa mémoire, nostalgique, Soda avait vécu un passage à vide. Et c’était par ce trou d’air mémoriel d’un passé qui n’existait plus, qu’ils allaient passer pour ne pas aller où ils ne voulaient pas afin de s’y rendre.
Ce passage avide d’un passé qui n’était plus, il allait être leur voie sans issue.
HAL se reconnecta donc avec la puce communicative de Soda, puis plongea dans son esprit où il devint un passager de son passage à vide, entraînant dans sa suite à cette poursuite de ce néant existentiel, le Spartacus.
C’est ainsi qu’ils finirent par arriver là où ils n’étaient pas allés…
-C’est donc à cela que cela qu’il ressemble cet endroit qui n’existe pas ?
-Oui Soda, répondit Georges. Nous avons ici une présence qui est absente.
-Quoi qu’il en soit, lui répondit Soda, maintenant que nous n’y sommes pas, allons voir de plus près cette planète qui n’est pas là…
-C’est une bonne idée, répondit Menaud, mais pouvons-nous arrêter de paradoxer quant à notre présence ici, je commence à avoir un peu mal à la tête.
Tout le monde fût d’accord pour cesser les désaccords langagiers entre la réalité et la perception qu’ils en avaient (ou pas).
Ils pouvaient maintenant partir à la découverte d’Utopie. Georges demanda donc à HAL de faire préparer la navette d’exploration…
-Pourquoi avons-nous besoin de tous ces équipements de survie et de toutes ces armes Capitaine, demanda Soda. N’allons-nous pas sur Utopie qui est un monde idéal ? Et cette idéalité mondiale ne devrait-elle pas être parfaite ? Être sans danger, mais pourvue de tout ce dont nous sommes dépourvus ?
-C’est que, lui répondit Georges, l’Utopie est un monde parfait pour des êtres imparfaits. Pour être notre idéal, il doit être le reflet de ce que nous sommes. Et comme nous sommes imparfaits, dangereux, et dépourvues de presque tout…
-Autrement dit, lui répliqua Soda, il est utopique de penser que la vie en Utopie sera de tout repos. Si je vous ai bien compris, il n’y a aucune différence entre un monde idéal et un monde sans idéaux…
-L’idéal de ce monde sans idéaux ne sera pas dans les idées Soda, mais dans les hauts faits imparfaits que nous y accomplirons…


Aucun commentaire: