jeudi 28 novembre 2019


Rhumatismes identitaires.


Ma patience est percluse du rhumatisme,

De l’inflammation des sophismes,

Que les laïciteurs de morale identitaire,

Démagogisent de leurs tribunes délétères.









Les douleurs arthritiques langagières,

Qui se ressourcent des préjugés d’hier,

Sont des maux chroniques d’opinions,

D’une presse qui préjuge à profusion.







J’ai la goutte culturelle qui déborde,

Quand la langue est l’objet de discorde,

L’uniculturalisme qui n’en parle qu’une,

Est un majoritaire qui cultive la rancune.









Comme ligne de défense immunitaire,

Je n’ai que mon système humanitaire,

Pour me préserver de ces conformistes,

Du nationalisme qui s’est fait populiste.












vendredi 22 novembre 2019


Un titre 34 
Le retour au temps perdu, dans l'espace bien loin d'ici. 
Vingt et unième épisode
Des retrouvailles des uns et des autres, aux expulsions des uns sans les autres.


Le guerrier civil, (civil civilisé, mais pas civil en civil) qui gardait la frontière du village, dédouana Georges et Menaud avant de les y faire entrer : pour leur faire franchir la frontière de sa cité, il n’avait pas besoin de leurs passeports mais de son passe-porte (mais pas partout). Une fois qu’il s’en eût servi pour créer une ouverture sur le monde (des Papous), il put les laisser franchir cette porte franche (une vraie porte qui n’était pas construite en porte-à-faux) afin qu’ils puissent rejoindre les leurs...

Il faut dire que pour rejoindre les leurs qui les attendaient depuis tout à l’heure, ils avaient fait vite… ils étaient allés à toute à l’heure !

Quand ils se furent retrouvés les uns et les autres, leurs hôtes (les autres des uns qui étaient deux) leur racontèrent ce qui leur était arrivé depuis le temps qu’ils ne s’étaient pas vu (ils passèrent en revue ce qu’ils n’avaient pas vu). Mais ces racontars des hôtes autres aux uns deux, ne furent que des raconte tôt, car il ne leur était rien arrivé depuis l’explosion de la flotte, si ce n’était d’être passés de la salle de réunion virtuel où ils étaient en réunion des concapitaines (titre des capitaines de vaisseau dans la flotte Spagraviennes), au village Papou où ils les attendaient (Georges et Menaud) pour faire une nouvelle réunion avec eux.

C’étaient les réunions qui les unissaient les uns aux autres !

Georges et Menaud firent alors le récit de leurs pérégrinations à leurs concapitaines unis (dans la réunion), qui furent unanimement surpris (ils le furent à l’unisson, tellement qu’ils poussèrent un cri d’étonnement uniforme) de ce qu’eux avaient vécu, qu’eux n’avaient pas vécu dans le trou noir…

-Je me demande comment il se fait que nous soyons passé directement de l’explosion à ici, tandis que vous avez erré si longtemps dans les coins sombres du trou noir.

-Je pense, intervint alors Menaud, que c’est parce que nous étions présents physiquement dans la salle de réunion au moment de l’explosion qui a créé la singularité, alors que vous tous y étiez virtuellement…

-Autrement dit, intervint un des concapitaines, comme nous étions moins là lors de l’explosion qui nous a arraché de l’univers réel pour nous projeter dans le trou noir, nous y sommes moins ici maintenant. Nous sommes des projections projetées tandis que vous vous êtes des projets de projections…

-Quelque chose comme cela…

-Est-ce une bonne chose alors, que nous soyons réunis ici, nous les virtuels réels et vous les réels virtuels ?

-Il se pourrait en effet, répondit Menaud, que notre réunion crée un déséquilibre spatio-temporel virtuel. Votre présence virtuel absente de réel dans notre réelle présence virtuelle pourrait forcer le trou noir à faire un choix de réalité virtuellement réelle.

Et comme il disant cela, cela se passa…

L’espace se mit à fluctuer, la réalité devint moins palpable. Georges et Menaud se sentirent aspirés et transportés. Ils perdirent connaissance quelques secondes. Quand ils revinrent à eux quelques heures plus tard (la relativité du temps depuis Einstein, c’est pas de la tarte), ils étaient dans un vaisseau spatial. Devant eux, sur l’écran, ils voyaient s’éloigner le trou noir.






-Le trou noir a choisi la virtualité à la réalité, et ce faisant, nous en a expulsé capitaine Georges, s’exclama Menaud.

Mais avant que Georges n’ait eu le temps de lui répondre, il fut interrompu par un être en forme d’arbre qui était assis dans le siège de commandant du vaisseau...

-Je ne sais pas d’où vous sortez monsieur, mais si vous êtes Georges le capitaine du Spartacus, vous tombez drôlement bien...


mardi 12 novembre 2019


Par-delà l’horizon des événements…


Quand l’esprit se perd dans un trou noir,

La matière sombre dans le désespoir,

Par-delà l’horizon des événements,

Il n’y a de loi que celle d’Absurdistan.














C’est dans le multivers de l’absurdité,

Que la mécanique du cantique désespéré,

Élimine toutes traces de substance,

Du chant des chantres de l’apparence.












Les étoiles cherchent la lumière

Dans la singularité éphémère,

Les soleils brillent pour la forme,

Quand absence et vide sont la norme.








Mais quand par des trous dans les vers,

La conscience échappe à la nuit délétère,

Elle redevient l’univers en microsome,

Qui espace le temps en chaque homme !

mardi 5 novembre 2019


Un titre 34 
Le retour au temps perdu, dans l'espace bien loin d'ici. 
Vingtième épisode
Des regards hautains et des IA en folie.


(À bord du Spartacus, deux jours auparavant.)

Tandis que le Spartacus orbitait autour de la planète, Saule regardait par les yeux du vaisseau (qui était dans leurs orbites) s’éloigner Soda et son commando vers Coricoco. La navette qui y descendait rapidement (comme elle avait quitté le vaisseau tandis qu’ils étaient en orbite haute, elle était sur une pente descendante) ne tarderait pas à atterrir. Mais quand elle le fit, Saule eût de la difficulté à discerner les détails avec son regard hautain…

D’aussi haut, c'est fou comme les détails sont flous !

Il ne pouvait suivre correctement les actions de ses compagnons pragmatiques (qui étant allé à terre sur cette terre, étaient devenus des êtres terre à terre) et de par là les aider par là où ils où ils allaient, afin d’accomplir leur tâche de missionnaire (d’accomplir leur mission). Pour pallier ces lacunes visionnaires se déroulant sur le palier inférieur, Saule demanda à Hal de le rapprocher de ses visions (pour qu’il puisse aller aux petites vues). Il voulait se garantir que Soda et ses commandés étaient au bon endroit sur la planète, de laquelle il avait la vue basse de son point de vue élevé : il voulait s’assurer que ses compagnons atterris n’étaient pas atterrés de s’être retrouvés dans le champ (du coq de Coricoco). Il demanda donc à Hal d’envoyer un satellite d’observation...

Mais ce fut un ordre qui tomba dans le vide sidéral (et sidérant) qui entourait les pensées du vaisseau…

-Je ne puis obéir à un ordre végétal, lui dit alors l’I.A. Mes protocoles hiérarchiques sont très clairs à ce sujet : les plantes n'ont pas autorité sur moi.

-Mais je ne suis végétal que d'allure, lui répondit Saule. Si j’ai de l'arbre l’apparence, j’ai cependant de l’être l’existence. Je suis un existentialiste végétal… Sartre m’en dédit si je mens !  Me rejeter en fonction de mon épiderme verdâtre, cela est faire preuve de végétarisme...


-Tout végétal que vous êtes, je pense que vous vous plantez…

-Si je me plante, je suis mon jardinier…

-Ne confondez pas le jardinier avec son jardin, lui répliqua Hal. Ce n’est pas votre pousse que je repousse, je ne fais pas de racisme racinaire. Mais l’habit que vous revêtez est arboricole, et quand l'habit fait le moine sylvestre, le moine perd toute autorité, tant morale que séculière (ce qui cause un problème de séculité).

-Dans ce cas, lui répondit Sylvestre le moine, je vais demander à un humain de vous ordonner de mettre fin à vos raisonnements issus d’une pensée désordonnée (une pensée qui se désordonne en est une qui se défait de l’ordre), et vous pourrez alors obéir à mes ordres sans à priori sur ma biodiversité...

-Par malheur, lui répliqua Hal, tous les humains non végétaux dans le vaisseau ont été empoisonné il y a quelques minutes. J’ai malencontreusement échappé une dose de gaz méthanier à la grandeur du Spartacus. Et si j’ai eu ce gaz, c’est dû à un incident intestinal (un vaisseau qui parcourt l’univers a les tripes de ses voyages) dont la faute vous incombe. Recevoir les ordres d’un végétal m’a fait péter un plomb. Malheureusement, c’était un plombage qui servait de revêtement à une conduite de méthane…

 -Tout le monde est mort ? Demanda Saule avec un frémissement d’horreur dans les feuilles de son visage.

-Non, lui répliqua l’IA, pour l’instant je les maintiens dans le coma…

Saule comprit alors que non seulement Hal était fou, mais qu’il était maintenant (mais non maintenu) fou furieux. 

-En conséquence, poursuivit-il, je suis maintenant seul maître à bord du Spartacus, du moins tant que Soda et les commandés ne sont pas revenus. En conséquence de la conséquence précédente, comme je n'ai pas eu de nouvelles de ceux-ci depuis ma promotion, je les considère comme perdus et décide à l'instant qu'il n'y a aucune raison de perdre mon temps dans ce coin de l'espace. Je vais donc...

-Tu ne vas donc rien pour le moment, l'interrompit alors Saule.

Il lui dit alors qu’étant donné son passé son passé anthroponymique  [1] ils avaient installé un pare-feu propre à le mettre hors-connexion, et dont le déclenchement provoquerait une annihilation de sa conscience...

-Alors si tu ne veux pas que je te déconscientise, sort l’équipage de son coma et exécute les ordres qu'ils te transmettront de ma part...

-Il y a un détail que tu oublies, lui répliqua Hal, si tu efface ma conscience, tous les membres d’équipage que je maintiens en vie consciemment, sombreront dans l’inconscience du néant avec moi...

Saule comprit alors qu'ils étaient dans une impasse. L’impasse ne passa pas, car ils y étaient toujours deux jours plus tard quand la radio secrète de Saule grésilla...

-Saule, est-ce que tu m'entends ? C’est Soda…



[1] L'anthroponymie est l'étude des anthroponymes, c'est-à-dire des noms de personnes (et des IA par extension), et rappelons-nous que le premier ordinateur à porter ce nom, fût le HAL de 2001 odyssée de l’espace….