Un titre 34
Le retour au temps perdu, dans
l'espace bien loin d'ici.
Seizième épisode
Des paradis communistes et des arènes
sablonneuses.
Quand
ils quittèrent la princesse Alberta et son jardin d'Éden (l’oasis charnel du
désert libidineux) Georges et Menaud partirent vers l'est...
Ils
allaient donc à l’est d’Éden en
mâchonnant les raisins de leur colère de ne pas avoir plus de contrôle sur les
fluctuations quantiques issus du cerveau de Georges, quand ils prirent
conscience que l’est vers lequel il se dirigeaient était celui des pays du bloc
qui l’est, au temps où ils ne jetaient pas de lest sur le plan
idéologique : l’époque des noirs complots du régime amaigrissant (pour ses
opposants) soviétique… ils étaient passés du Jardin d’Éden au paradis communiste
!
Il est parfois de bien sombres chemins dans un trou
noir.
Ce
passage à l’est communautaire fit en sorte qu’il se retrouvèrent entre les
mains des membres du parti de Staline, ces maints communistes qui étaient les
organes préhensiles de cet état méfiant envers les transfuges de l'Ouest, qu’il
considérait systématiquement comme des transfusions de mauvais sang (pour eux,
d’ouest en est était une transfusion de mauvais sens). Légèrement tout à fait
paranoïaque, ces maintes mains communistes considéraient tous les occidentaux
(et les occidentards) qui venaient à eux, comme des espions westerns, en
particulier quand ils apparaissaient de nulle part au milieu d’un nuage
quantique. Ils les avaient donc moissonnés lors de leur apparition virtuelle (avant
qu’ils ne puissent semer leurs graines de dissidence ouestie) pour les inviter
dans un de leur tout inclus sibérien.
Georges
et Menaud chuchotaient dans la cellule de leur hôtel de plus de 5 étoiles (on
en voyait un paquet par les trous du plafond) afin que leurs GO (Gentil
Oppresseur) du KGB ne les entendent pas. Ils avaient compris que ces charmants
tueurs sans âme qu’étaient leurs cerbères (les mauvaises langues diront qu’ils
étaient des cerbères décérébrés), avaient une entente limitée pour la liberté
d’expression.
-J’ai
essayé d’influer sur le trou noir, mais je pense que cela n’a pas très bien
fonctionné, murmura Georges.
-Où
donc as-tu essayé de nous envoyer ?
-Quand
j'ai senti que nous transitions de virtualité, je me suis dit que ce serait
bien de se retrouver entre les mains d'une communauté accueillante, susurra à
son tour Georges...
-Il
faut voir le bon côté des choses, nous avons été accueillis au sein d’une
communauté, mais qui n’est pas accueillante… C’est cinquante pour cent de
réussite… Tu devrais peut-être refaire un essai, dit Menaud après une courte
pause, provoquer un nouveau changement de décor virtuel. Essaie de nous envoyer
sous des cieux plus cléments, nous renvoyer dans les sables bitumineux
d’Alberta par exemple…
-Oui,
s'encouragea Georges, je me concentre sur un lieu accueillant de sable et de
soleil.
Et
comme il terminait sa phrase, l’univers se mit à fluctuer. Ils entendirent
alors les voix annonciatrices d’un soubresaut cantique… et ils chantèrent de
réalité ! Quand ils virent le sable sous leur pied et le soleil au-dessus de
leurs têtes, ils crurent que c’était cela. Mais quand ils virent les barreaux
de la cage dans laquelle ils étaient enfermé, ils décrurent dans leurs espoirs que ce soit cela…
Ils
étaient passés de Charbyde au pays de Sylla !
-Tu as
fait des progrès, nota Menaud. Il y a bien du sable et du soleil, même si nous
sommes dans une cage pas très accueillante.
-Oui
deux sur trois, ce n’est pas si mal, c’est la note de passage…
-Mais
pas de passage virtuel malheureusement !
Leur
discussion d'avocat (entre gens du barreau), fut interrompue par un voisin de
cellule, ce qui en fit une communication cellulaire.
-Bonjour,
leur dit-il.
-Bonjour
à vous lui répondit Georges. Auriez-vous l’amabilité de nous renseigner sur ce
qu’est cet endroit et ce que nous y faisons. Nous venons d’arriver et nous
sommes encore un peu confus.
-Eh
bien, laissez-moi vous déconfuser. Vous êtes ici dans l’arène du cirque
Maximus, où vous aurez la joie de vous faire étriper par moi et mes amis
gladiateurs, aussitôt que les gardes ouvriront nos cages !
Georges
et Menaud remarquèrent alors les soixante-dix mille spectateurs dans les
gradins qui hurlaient pour réclamer des jeux et du sang…
-En
passant, reprit alors leur voisin unicellulaire (il était seul dans sa cage).
Je me présente : Spartacus...
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