mardi 10 septembre 2019


Un titre 34 
Le retour au temps perdu, dans l'espace bien loin d'ici. 
Seizième épisode

Des paradis communistes et des arènes sablonneuses.


Quand ils quittèrent la princesse Alberta et son jardin d'Éden (l’oasis charnel du désert libidineux) Georges et Menaud partirent vers l'est...

Ils allaient donc à l’est d’Éden en mâchonnant les raisins de leur colère de ne pas avoir plus de contrôle sur les fluctuations quantiques issus du cerveau de Georges, quand ils prirent conscience que l’est vers lequel il se dirigeaient était celui des pays du bloc qui l’est, au temps où ils ne jetaient pas de lest sur le plan idéologique : l’époque des noirs complots du régime amaigrissant (pour ses opposants) soviétique… ils étaient passés du Jardin d’Éden au paradis communiste !

Il est parfois de bien sombres chemins dans un trou noir.  

Ce passage à l’est communautaire fit en sorte qu’il se retrouvèrent entre les mains des membres du parti de Staline, ces maints communistes qui étaient les organes préhensiles de cet état méfiant envers les transfuges de l'Ouest, qu’il considérait systématiquement comme des transfusions de mauvais sang (pour eux, d’ouest en est était une transfusion de mauvais sens). Légèrement tout à fait paranoïaque, ces maintes mains communistes considéraient tous les occidentaux (et les occidentards) qui venaient à eux, comme des espions westerns, en particulier quand ils apparaissaient de nulle part au milieu d’un nuage quantique. Ils les avaient donc moissonnés lors de leur apparition virtuelle (avant qu’ils ne puissent semer leurs graines de dissidence ouestie) pour les inviter dans un de leur tout inclus sibérien.

Georges et Menaud chuchotaient dans la cellule de leur hôtel de plus de 5 étoiles (on en voyait un paquet par les trous du plafond) afin que leurs GO (Gentil Oppresseur) du KGB ne les entendent pas. Ils avaient compris que ces charmants tueurs sans âme qu’étaient leurs cerbères (les mauvaises langues diront qu’ils étaient des cerbères décérébrés), avaient une entente limitée pour la liberté d’expression.

-J’ai essayé d’influer sur le trou noir, mais je pense que cela n’a pas très bien fonctionné, murmura Georges.

-Où donc as-tu essayé de nous envoyer ?

-Quand j'ai senti que nous transitions de virtualité, je me suis dit que ce serait bien de se retrouver entre les mains d'une communauté accueillante, susurra à son tour Georges...

-Il faut voir le bon côté des choses, nous avons été accueillis au sein d’une communauté, mais qui n’est pas accueillante… C’est cinquante pour cent de réussite… Tu devrais peut-être refaire un essai, dit Menaud après une courte pause, provoquer un nouveau changement de décor virtuel. Essaie de nous envoyer sous des cieux plus cléments, nous renvoyer dans les sables bitumineux d’Alberta par exemple…

-Oui, s'encouragea Georges, je me concentre sur un lieu accueillant de sable et de soleil.


Et comme il terminait sa phrase, l’univers se mit à fluctuer. Ils entendirent alors les voix annonciatrices d’un soubresaut cantique… et ils chantèrent de réalité ! Quand ils virent le sable sous leur pied et le soleil au-dessus de leurs têtes, ils crurent que c’était cela. Mais quand ils virent les barreaux de la cage dans laquelle ils étaient enfermé, ils décrurent dans leurs espoirs que ce soit cela…

Ils étaient passés de Charbyde au pays de Sylla !

-Tu as fait des progrès, nota Menaud. Il y a bien du sable et du soleil, même si nous sommes dans une cage pas très accueillante.

-Oui deux sur trois, ce n’est pas si mal, c’est la note de passage…

-Mais pas de passage virtuel malheureusement !

Leur discussion d'avocat (entre gens du barreau), fut interrompue par un voisin de cellule, ce qui en fit une communication cellulaire.

-Bonjour, leur dit-il.

-Bonjour à vous lui répondit Georges. Auriez-vous l’amabilité de nous renseigner sur ce qu’est cet endroit et ce que nous y faisons. Nous venons d’arriver et nous sommes encore un peu confus.

-Eh bien, laissez-moi vous déconfuser. Vous êtes ici dans l’arène du cirque Maximus, où vous aurez la joie de vous faire étriper par moi et mes amis gladiateurs, aussitôt que les gardes ouvriront nos cages !

Georges et Menaud remarquèrent alors les soixante-dix mille spectateurs dans les gradins qui hurlaient pour réclamer des jeux et du sang…

-En passant, reprit alors leur voisin unicellulaire (il était seul dans sa cage). Je me présente : Spartacus...



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