mardi 21 mars 2017

Hier, j'ai perdu mes mots !

Hier, j'ai perdu mes mots…
Ils se sont envolés les salauds,
Je n'ai rien pu faire pour les retenir,
Je n'ai pu que les regarder partir...

Je leur ai pourtant couru après,
Leur criant de ne pas m’abandonner,
Mais je n'avais presque plus de mots.
J’étais redevenu un ado.

J'étais atterré,
Complètement découragé…


























La perte de mes mots,
Allaient me donner bien des maux,
Mais pas ceux que je voulais,
Ceux-là me fuyaient.

Au lieu d'avoir des mots dans la tête,Je n'avais que des maux de tête !

Pour compliquer le topo,
En regardant le calendrier,
Je vis que cette journée,
Était le dimanche des rameaux…

Il n'y avait plus de doute,
Dans mon esprit en déroute,
Si je n'étais pas homo,
J'étais bel et bien aux mots !

Puis, dans un éclair de lucidité,
Je compris qui il me fallait consulter.
Pour sauver mon honneur,
Je devais me trouver un facteur...

Je sortis pour en chercher un,
Et par une chance de cajun,
Je le trouvai sur mon perron.
Le facteur chance était mon nom !

Imaginez le phénomène :
Un facteur qui le dimanche de l'avent,
Fait une ronde de fin de semaine,
Ne tient pas compte du facteur temps !

Quand je sus qu’il s'appelait Momo Morissette,
Je sentis mon cœur se gonfler…
Si quelqu'un pouvait m'aider,
C’était bien cet homme de lettres !


Mais, je du vite déchanter,
Car amère fut la réalité :
S’il s'y connaissait en lettres,
Il ne savait rien des mots…

Quand je lui dis qu'avec des lettres on fait des mots,
Il me répliqua que les lettres que l'on poste,
Sont comme des plantes de bureau,
Qui s'étiolent sans un bon compost !


C'était bien ma veine,
D’entendre pareille rengaine,
J’étais tombé sur les strophes,
D'un postier philosophe !

Je pris le journal sur le bureau,
Pour voir si ne s'y étaient point égarés,
Quelques un de mes mots,
Sans grand espoir, en vérité…

Et ce que j'y trouvai,
De mes mots était bien éloigné.
Il ne s'en trouvait que des grossiers :
Torture, famine, meurtres, atrocités...

En désespoir, j'ouvris la télé,
Mais c'était encore pire !
La langue y était affamée,
On la saccageait sans se contenir.

On s'y servait les mots de si vile manière,
Que je décidai de manger ma grammaire,
Pour ne pas lui faire entendre ces contorsions,
Que lui imposaient les animateurs gnochons.



Épuisé par cette journée,
J'allai me coucher,
Et c'est là en vérité,
Que je compris la réalité…

Les mots sont la musique,
Le chant des émotions,
Si parfois on en oublie la partition,
Il en demeure les harmoniques,
Qui s'abritent dans les rêves,
Où ils se poursuivent sans trêve.

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