Hier, j'ai perdu mes mots !
Hier, j'ai perdu mes
mots…
Ils se sont envolés
les salauds,
Je n'ai rien pu faire
pour les retenir,
Je n'ai pu que les
regarder partir...
Je leur ai pourtant
couru après,
Leur criant de ne pas
m’abandonner,
Mais je n'avais
presque plus de mots.
J’étais redevenu un
ado.
J'étais atterré,
Complètement
découragé…
La perte de mes mots,
Allaient me donner
bien des maux,
Mais pas ceux que je
voulais,
Ceux-là me fuyaient.
Au lieu d'avoir des
mots dans la tête,Je n'avais que des
maux de tête !
Pour compliquer le
topo,
En regardant le
calendrier,
Je vis que cette
journée,
Était le dimanche des
rameaux…
Il n'y avait plus de
doute,
Dans mon esprit en
déroute,
Si je n'étais pas
homo,
J'étais bel et bien
aux mots !
Puis, dans un éclair
de lucidité,
Je compris qui il me
fallait consulter.
Pour sauver mon
honneur,
Je devais me trouver
un facteur...
Je sortis pour en
chercher un,
Et par une chance de
cajun,
Je le trouvai sur mon
perron.
Le facteur chance
était mon nom !
Imaginez le
phénomène :
Un facteur qui le
dimanche de l'avent,
Fait une ronde de fin
de semaine,
Ne tient pas compte du
facteur temps !
Quand je sus qu’il
s'appelait Momo Morissette,
Je sentis mon cœur se
gonfler…
Si quelqu'un pouvait
m'aider,
C’était bien cet homme
de lettres !
Mais, je du vite
déchanter,
S’il s'y connaissait
en lettres,
Il ne savait rien des
mots…
Quand je lui dis
qu'avec des lettres on fait des mots,
Il me répliqua que les
lettres que l'on poste,
Sont comme des plantes
de bureau,
Qui s'étiolent sans un
bon compost !
C'était bien ma veine,
D’entendre pareille
rengaine,
J’étais tombé sur les
strophes,
D'un postier
philosophe !
Je pris le journal sur
le bureau,
Pour voir si ne s'y
étaient point égarés,
Quelques un de mes
mots,
Sans grand espoir, en
vérité…
Et ce que j'y trouvai,
De mes mots était bien
éloigné.
Il ne s'en trouvait
que des grossiers :
Torture, famine,
meurtres, atrocités...
En désespoir, j'ouvris
la télé,
Mais c'était encore
pire !
La langue y était
affamée,
On la saccageait sans
se contenir.
On s'y servait les
mots de si vile manière,
Que je décidai de
manger ma grammaire,
Pour ne pas lui faire
entendre ces contorsions,
Que lui imposaient les
animateurs gnochons.
Épuisé par cette
journée,
J'allai me coucher,
Et c'est là en vérité,
Que je compris la
réalité…
Les mots sont la
musique,
Le chant des émotions,
Si parfois on en
oublie la partition,
Il en demeure les
harmoniques,
Qui s'abritent dans les rêves,
Qui s'abritent dans les rêves,
Où ils se poursuivent
sans trêve.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire