Un titre 34
Les déambulations des uns et des
autres, dans l'espace bien loin d'ici.
Chapitre 3
Des oreilles au cerveau, et des
cercles d’accueil.
Quand ils abordèrent l’île sous
cloche, il était temps : leur canot pneumatique commençant à manquer de
pneuma, ses flancs rebondis s’essoufflaient par en-dedans de cette perte
d’essence vitale (sans plomb naturellement).
Le canot pneumatique en perdant son
air, se transformait en canot asthmatique…

Soda considéra cet accueil de bon
aloi, comme un bon présage de la loi de l’hospitalité qui devait régner sur
cette terre émergeante des eaux, (mais immergé sous son dôme palindrome (pas le
mot mais la chose : qu’on en suive la courbure d’un sens ou de l’autre,
elle revenait toujours au même d’un bout à l’autre)). Hal, qui veillait de sa
discrète puce, confirma à Soda qu’il avait le présage très sage (sa vision et sa
sagesse s’emmêlaient dans un savant tressage).
-Soda, lui murmura-t-il à l’oreille
du cerveau, mon traducteur de coutumes extra-terrestre me confirme que l’aide
que ces îliens vous servent pour sortir des eaux, est un gage de bienvenue.
-Ils ont des us dont ils usent
bienveillamment, murmura Menaud avec son cerveau, à l’oreille de Hal.
-Mais trêve de bavardages si nous
ne voulons pas leur mettre la puce à l’oreille que nous en avons dans la tête
(celles de Hal, bien entendues (par les oreilles de leurs cerveaux)). Ils
pourraient, tout bienveillants qu’ils sont, le devenir moins s’ils pensent que
nous entendons des voix. D’ailleurs, parlant de voix, es-tu en mesure de nous
permettre de parler avec la nôtre à nos hôtes, Hal ?
-Oui. Je viens de terminer de
télécharger leur langage dans vos neurones.
-Parfait, subvocalisa Soda, (avant
de se mettre à survocaliser pour les îliens). Bonjour peuple de l’île dormante (ils
dormaient sous le dôme de l’île), nous sommes venus en amis sur votre terre.
Les îliens qui avaient fait cercle
autour d’eux, se mirent à murmurer avec ravissement en entendant ces mots.
Visiblement (ou audiblement), ils étaient ravis d’entendre ces étrangers parler
dans leur langue. Et puis, quand ils eurent fini de se ravir entre eux, ils
tinrent conciliabule. Finalement ils durent s’entendre (il eût été étonnant qu’ils
ne le pussent, ils étaient collés les uns aux autres pendant le concile à
bulle), parce que l’un d’eux quitta leur cercle pour faire quelques pas en direction
de Menaud et Soda. Il s’arrêta juste
devant eux…
-Bienvenue sur notre île, étranges
étrangers qui ne parlez pas étrangement, étrangement d’ailleurs. (Il se
retourna vers ses pairs à la recherche de leur acquiescement, que d’un murmure
appréciateur ceux-ci lui octroyèrent. Visiblement, ils avaient apprécié son
entrée en matière, ce qu’il apprécia comme un encouragement à poursuivre dans la
même veine (jugulaire.)) Nous sommes heureux de vous accueillir sur notre île,
en amis admis parmi nous. Et l’admission que nous vous offrons (de nouveau il
fit une pause pour jeter un regard inquiet à ses compatriotes, mais ceux-ci le
rassurèrent de nouveaux murmures appréciables) est inconditionnelle, à la
condition que vous nous aidiez à régler un petit problème…
La fin de sa diatribe jeta un
malaise sur l’assemblée circulaire. Les îliens se mirent à regarder partout,
sauf en direction de leur émissaire, tout en se tortillant dans tous les sens,
tandis que ce dernier, qui semblait lui aussi mal à l’aise, s’efforçait vainement
de ne pas le montrer.
-Et quel est ce problème, demanda Menaud,
accentuant par sa question le malaise des autres qui étaient leurs hôtes…
-Et bien voilà, lui répondit l’émissaire
en baissant les yeux, c’est un peu gênant, mais…
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