mercredi 8 mars 2017

HIER, DANS MON FRIGIDAIRE…

Hier, je me suis assis dans mon frigidaire,
Je me suis installé au milieu des oignons,
Tout près d’une vieille bouteille de bière,
Pas très loin des cretons...

J'étais bien derrière la lourde porte blanche,
Dans mon sanctuaire de retour à l’enfance.
J’étais parfaitement à l’abri de tous ceux,
Qui voulaient me séparer de ma douzaine d’œufs.

Je n'entendais plus les bruits du dehors,
Les cris de rage toujours trop fort,
Les pleurs qui jamais ne se taisent,
Perdu que j’étais dans le panier de fraises.

Dans mon hiver artificiel
Je ne givrais que mon petit ciel,
Pas de haine pour m'atteindre,
Pas de bombes pour m'étreindre.


Assis dans un congélateur,
On se terre dans son bunker,
Il n’y a pas place pour la réalité,
Dans le rayon des surgelés.

Hier, je me suis assis dans mon frigidaire.
J'ai pensé aux détours pervers,
Que prennent nos vies éphémères,
Entre la salade et le steak trop cher.





Pas question d'en sortir demain,
Il y a trop de fureur dans le lointain,
Trop d’embûches sur mon chemin,
Je risquerais de ne plus retrouver le pain !


Dans nos frigidaires,
Nous sommes à l'abri de la guerre,
De ces souvenirs délétères,
Qui perturbent les rêves pépères.

Je sortirais peut-être l'an prochain,
Si les cretons pourrissent en chemin,
Si je termine la bouteille de vin,
Et que la peur me gruge les intestins.

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