Les barres parallèles…
Chapitre 4
Des corps qu’on oublie, et des satellites qui éructent…
Rémarche se
réveilla dans une peau qu’il ne connaissait pas. C’était un autre jour de
nouveauté journalière qui n’avait rien de nouveau, un autre jour où il devait
faire peau neuve, un autre jour où il n’avait que de diffus souvenirs de sa précédente
incarnation (sa peau passé). Mais dans ce futur du lendemain (à ne pas
confondre avec un futur sans lendemain) ses souvenirs revenaient peu à peu,
pour ne pas dire pas à pas (ne pas le dire mais l’écrire). Et en attendant que
ses souvenirs de papa aient laissé suffisamment de traces (ses pas de
souvenirs, mais pas ceux de son papa) dans son esprit réincarné, il avançait en
pleine confusion existentielle dans ce jour de nouvelles (avec peu
d’informations). Ces réveils avec seulement quelques traces de la précédente
incarnation l’horripilaient (là où Laurie pilait, il ne restait que des
traces).
Mais tant
qu’il ne trouverait pas un moyen de quitter cette planète, il devrait
s’accommoder des aléas (mais pas des allées b qui étaient plutôt bien dégagées)
de ce monde où il avait été pris dans les filets (avec ceux qui n’étaient pas
lui mais qui étaient avec lui) d’iceux qui s’en étaient dépiégés (les
piégeurs qui avaient fait un coup de filet afin de filer hors de (ce monde)).
À chaque
réveil ils effleuraient une nouvelle réalité en endossant une nouvelle peau… les
réalités qu’ils effleuraient se créaient de nouvelles fleurs dans des pots
recyclés !
Il en était
ainsi sur ce monde de populaires (chaque nouvelle peau n’avait plus l’air de la
précédente) : de la peau qui était un facteur d’échange culturel, on avait
développé comme culture l’art éphémère de la sculpture corporelle. On y
changeait de peau comme on changeait de muse, passant du corps doué pour la
flûte (inspiré par Euterpe[1])
à celui de l’accord (le corps accordé du jour) comique soufflé par Thalia[2] :
croisements des corps et des muses mieux connus sous le nom de La croisière
s’amuse.
Mais pour Rémarche,
ce retour à la conscience de soi reposé (re peau c’est) n’était pas comme les
autres. En effet (et dans les faits) ce jour premier (on était le trois du
mois) pourrait en être un dernier. Venait de surgir dans ses souvenirs qui
avaient terminés leur repas (pas à pas) ce qu’il avait fait pendant sa période d’inconscience
dans l’entrepôt (entre deux peaux) …
En effet,
pendant que son nouveau corps de peu de peau (il était passé de celui d’une
entité corporative de près de 200 kilos à une forme corporellement de moins de
100 kilos) s’en venait rejoindre son esprit demeuré (mais pas un esprit de
demeuré) dans son support virtuel, son lui évanescent, qui était resté sur la
couchette pendant les dépositions, avait fonctionné à plein régime limité qu’il
n’était plus par le champ de faiblesse. Et quand il avait pris connaissance
(étant sans connaissance il pouvait s’ouvrir à de nouvelles connaissances) des
rapports satellitaires, il s’était envolé vers le bureau de son supérieur d’un
étage.
Ce dernier
(qui ne l’était pas nécessairement dans la hiérarchie) le reçut affablement (tout
supérieur qu’il était, cela ne l’empêchait pas d’être affable). Il l’invita à rester
debout (les corps étant couchés, les esprits préféraient tenir leur bout, même les deux bouts).
-Qu’y a-t-il
? Lui demanda le supérieur, mais affable.
-J’ai
analysé les rapports éructés par les satellites, et à moins que les ballons ne
soient sur la balloune (ils utilisaient des ballons atmosphériques pour sonder
l’espace, ces derniers se déplaçant en harmonie avec les contraintes du champ
de manque d’énergie) il semblerait qu’ils aient repéré des visiteurs dans notre
espace aérien.
-Des aliens
visiteurs ? Nous visitent-ils en ce moment ?
-Oui. Ils se
seraient même posés à bord d’une navette pas très loin d’ici. J’ai pu accéder à
leurs communications avec leur vaisseau maman, et ils disposent de la technologie
nécessaire pour que nous puissions enfin quitter cette planète aujourd’hui
demain (du fait des changements d’état d’esprit et de corps, il devenait
difficile de savoir ce qui était hier de ce qui était demain quand on était
aujourd’hui).
Il lui
raconta alors tout ce qu’il avait intercepté (ce qui représente en gros le
contenu des chapitres précédent). Son superviseur supervisa un long moment
avant de lui faire un sourire.
-Ils s’en
viendraient donc se fondre parmi nous ?
-Oui.
-Nous pourrons
donc les prendre dans nos filets dès qu’ils seront fondants dans la ville.
-Oui, nous
les ferons prisonniers, puis nous pourrons quitter ce monde et les y laisser à
notre place…
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