lundi 19 décembre 2022

 Croque Vie : Grandes-Bergeronnes (camping Bon Désir) automne, été 2022.


Sur la terre des campeurs,

Où le fleuve nous effleure,

Il n'y a pas de pas perdus,

Quand on y marche sans but...


À la Bergeronnes des bon désirs,

(Où les canards ont un bel avenir)

Le temps qui repose sur un banc,

Fait que s'éternise le moment...



Et sur les berges de la rivière aux baleines,

S'enrochent les souvenirs de ces maîtres zen,

Qui sillonnent les eaux de couleurs océanes,

En psalmodiant leurs rêves de mélomanes.



samedi 19 novembre 2022

 

Les barres parallèles…

Chapitre 7


 Des voiles qui dévoilent, et des départs salés.


Quand Rémarche eût fini d’expliquer à ses hôtes autres (ils étaient des reçus d’ailleurs) les tenants et les aboutissants de la technologie contrariante, il prit conscience dans son moi intérieur (le moi intérieur étant protégé par le toi de l'extérieur) du grand écart qu'il y avait entre les secrets qu'il ne voulait pas dévoiler et ceux qu'il avait laissé voguer toutes voiles dehors. Sa description détaillée de la technologie qui permettait de contrer le champ de faiblesse du système Amorphe, afin de voyager dans l’écrit système (et non ledit système : le non-dit n’étant pas non-écrit quand il est écriteau, avant de ne pas être dit) le surprit lui-même.


Il en avait dit bien plus qu'il ne le voulait sans se dédire : il avait donné à ses interlocuteurs extra-terrestres (de cette planète mais intra-terrestredeleurplanètequiétaitlaterre) toute l’information dont ils avaient besoin pour ne plus avoir besoin de lui. Mais quand il s’en rendit compte, il ne s’en demanda pourtant pas (de comptes) : il jugeait plus sage de se raconter des histoires que de recompter ses espoirs...


C’est bien connu (et tout aussi su) … les bons contes font les bons amis !


Les navets ayant appris tout ce qu’ils avaient besoin de savoir, eussent pu se retourner dans leur navette pour se départir de ce système, s’allant alors ailleurs. Mais ils eurent un bégaiement communautaire qui leur causa une dichotomie groupusculaire (ce qui en fit un groupuscule schismatique) quand ils constatèrent la déconfiture de leur interlocuteur extra-terrestredecesystèmequ’ilvoulaitquitter. Cet étalage de confiture eût pour effet de provoquer chez eux un dur conflit (de la conflit dure).


Ils étaient partagés en deux clans : certains qui voulaient qu’on abandonne leur hôte autre (ce recevant d’ailleurs) à son destin sans dessein, et des autres incertains qui ne souhaitaient pas que le banc donne, et que leur hôte reste comme une tartine déconfite (de sa marmelade) assis sur son banc (mais mis au ban de leur société) en train (dans une locomotive restée à la gare) de les regarder s’aller dans l’espace.


Les premiers certains firent alors remarquer que Rémarche avait l’intention de les spolier des leurs biens en les abandonnant après que la spoliation se fut devenue effective, tandis que les seconds incertains défendirent qu’il l'avait peut-être voulu, mais qu'il ne l'avait pas pu, et que maintenant il ne le pouvait plus. Car en en nez fait (par un acte de chirurgie sémantique), ce qui ne pue plus ne se peut pas non plus !


Ils eurent donc un débat tumultueux, au terme duquel les premiers s’en lavèrent les mains (et le reste de leurs personnes, ils avaient profité de ce terme pour aller aux thermes) et ce furent les deuxièmes qui s’imposèrent (mais pas sur le revenu, ils préféraient le départ au retour). Soda, en tant que représentant des deuxième classe (ils avaient été suffisamment pédagogues pour en avoir (de la classe)), proposa à Rémarche d’entamer une démarche diplomatique.


Après moult pourparlers sans parler pour ne pas s'entendre, ils s'entendirent quand même. Cependant, ils ne s'étaient pas toujours écoutés, Louis ayant dû s'absenter en quelques occasions. Il fût décidé que la navette la ferait (la navette) entre la planète et le Spartacus pour que tous et toutes puissent le rallier afin de s'aller de ce système à vitesse réduite...


Ils salèrent donc (il était temps après tous ces s'aller sans sel) tous ensemble vers de nouveaux espaces sans horizon (l'espace étant incompatible avec l’horizontalité)...



vendredi 21 octobre 2022

 

La montagne aux neiges éphémères...




Sur la montagne aux neiges éphémères,

Le vieux grimpeur cherche ses repères,

Il n'est encordé qu'à un bout de ficelle,

Pour gravir cette paroi existentielle...





Il monte et redescend bien lentement,

Il a l'âge de ses désenchantements.

Il voit la montagne tellement haute,

Qu'il en égare son cœur d'astronaute !




Pas de sherpa pour cette quête de l'Everest,

Que les jambes de sa nouvelle vieillesse.

Il trouve pourtant d'anciens sentiers,

Qu'il a cherché avec le regard des années...





Sur la cime aux neiges abandonnées,

Le vieux grimpeur s'est finalement arrêté,

Il contemple le paysage en contrebas,

Ce morceau d'éternité qui ne durera pas...

lundi 26 septembre 2022

 Croque Vie : Sacré-Coeur, été 2022


Au centre-village de Cœur Sacré,

La grise Église des temps consacrés,

A souvenir des dévots assemblés,

Sur son perron aujourd’hui délaissé…













Si les derniers fidèles, en ces jours d’impiétés,

Font leurs prières sur l’anse enroché,

Là où se perdent les méandres du Saguenay…

Il ne restera que des pêcheurs sans péché,

Pour recueillir les morues sans spiritualité,

De ce Fjord au cœur toujours enserré,

Dans des paysages aux accents sacrés…




vendredi 16 septembre 2022

 

Les barres parallèles…

Chapitre 6

 

 Des subterfuges licencieux, et des scientifiques rougeoyants.

 


Pour rencontrer les Spartakiens, Rémarche s’était habillé en scientifique. Il en avait revêtu la peau (il se l’était imposé) lors de son réveil. Sur cette planète aux permutations corporelles quotidiennes, il était permis de choisir son incarnation du jour si on occupait un métier spécialisé : la stabilité dans ces corps de métier était privilégiée, afin que les corps au travail aillent dans les bons quarts de travail.

 

Lorsqu’ils avaient découvert l’arrivée prochaine des Spartakiens dans le système, les supérieurs hiérarchiques et étagers (ils avaient leur bureau un étage plus haut) de Rémarche l’avaient enjoint subterfuger (le verbe n’existant pas, il me fallut user d’un subterfuge licencieux littérairement pour l’utiliser) ces nouveaux-venus.

 

La démarche de Rémarche (auprès des Spartakiens en marche pour trouver une solution rythmique aux problèmes de lenteur endémique de ce système solaire sans salaire temporel (de sa réalité issus du champ de faiblesse dans lequel il baignait, par la lenteur qui y prédominait, le temps n’y était vraiment pas de l’argent : les heures y étant trois fois plus longues, leur rémunération alors (alors à l’heure de tout à l’heure) atteignait des bas-fonds qui leur donnaient une nature quasi inexistante))  était une marche militaire : le pas avait été donné par les officiers de l’Armée du salut (armée susnommée en raison du salut qu’ils feraient aux habitants du système quand ils allaient le quitter).

 

Le subterfugeur (licencié par la poésie) les reçut donc dans son laboratoire secret qui avait pignon sur rue (c’était un secret mal gardé, mais bien regardé) au centre-ville. En conséquence de cette secrète visibilité, ils n’eurent pas de difficulté à trouver ce labo secrétant. Un néon clignotant et clinquant au-dessus de la porte en indiquait l’entrée ; Laboratoire secret, entrée secrète. Chut !

 

Devant cet incitatif au silence, ils entrèrent muettement dans les bureaux où les attendait le faux scientifique réellement militaire qui ne portait pas l’uniforme de l’un mais les habits de l’autre. Rémarche étant d’une race humanoïde, peu de chose le différenciait des hominidés venus le rencontrer, si ce n’était ses avant-bras et ses mains qui étaient d’une couleur rouge gêné (il tenait ce rouge de ses gênes, et non de sa gêne d’être un subterfugiste (une licence de peau éthique douteuse)). 

 


-Bonjour, leur secréta-t-il (preuve étant que le labo secret ne secrétait pas que des cachotteries, il secrétait également des banalités) à leur entrée dans son faux laboratoire véritablement piège. Bienvenue ici. Je suis content de vous recevoir, d’autant plus que je vous crois être des habitants de cette planète, et pas du tout des étranges venus d’ailleurs qui possèdent d’une navette que nous pourrions vous subtiliser subtilement afin de nous enfuir d’ici grâce à la technologie contrariante que nous avons développé depuis que nous sommes pris ici…

 

Rémarche se demanda si ses paroles n’avaient pas dépassé quelque peu sa pensée, ce qui n’avait rien de surprenant dans ce système où le temps était doublement relatif : ses habitants pensaient à ce qu’ils disaient, mais seulement après l’avoir dit. Soda avait été avisé par Hal de ce phénomène de pensée inédite (la pensée qui n’est dite qu’à sa suite). Il avait donc pensé à ce qu’il dirait quelques heures auparavant afin de laisser à sa pensée le temps de se rendre à sa parole, et éviter qu’elle ne la dépense (la parole qui n’est pas dépassée ne dépense pas la pensée).

 

-Je suis heureux d’entendre cela. Si vous m’expliquiez ce qu’il en est de cette technologie…

 

Ce que fit Rémarche sans pansement (une pensée où la poésie est licenciée). Quand ses paroles se réfléchirent dans le miroir de son esprit, il était trop tard pour les retenir, elles s’étaient déjà envolées de son cerveau lent…

samedi 23 juillet 2022

 

Les oiseaux du Bar de la Mer…


 Les oiseaux au Bar de la Mer,

Réclament à grand cri un dernier ver.

Ce sont des mouettes pas si rieuses,

Ces volatiles d’identités douteuses…[1]

 






Au buffet d’un tout-exclus mal climatisé,

Ils recueillent les fruits de l’amer pollué,

Ils sont les clients de privilèges hasardeux,

De ces hôtes du climat chaleureux…

 




Sur les plages aux coquillages plastifiés,

Où vont et viennent les vagues marées,

Ils se prélassent les ailes alanguies,

Ces touristes sans frontières ni pays.

 




De l’hôtel aux rivages éphémères,

Les oiseaux repartiront un soir d’hiver,

Il ne restera de leur passage d’estivants,

Que des plumes emportées par le vent…



[1] Mouettes, ou goélands ?

mercredi 18 mai 2022

 

Les barres parallèles…

Chapitre 5

 


 Des envahis envahissants, et de la fonte sans skis

 


Georges et Soda ignoraient tout de la menace qui les attendait : s’ils l’avaient connu (mais pour cela il eut fallu qu’elle leur soit présentée par un espion complaisant, ce qui n’avait pas été le cas, ils ne connaissaient pas de barbouzes qui fussent des cons agréables) elle ne les aurait pas attendu. Et si cela se fut-ce (ce fut-ce fût ce qui put se produire) il s’eut (mais il ne sut pas) alors agi d’une menace fantôme (du genre de celles proférées par les producteurs des étoiles de guerre de faire une énième suite préalable au troisième premier épisode de leur série de force aux nuances de clair-obscur). Cette menace attentive mais inattentionnée (si elle les attendait avec circonspection, elle avait échappée à leur attention faute de sycophantes à la stupidité bienfaisante pour la leur rapporter) était celle des ex-envahis de la planète qui projetaient de devenir les envahisseurs de la navette, pendant que les spartakiens seraient dans leur période de  fonte populationnelle (qui risquait de se transformer en refonte générationnelle si les plans des envahisseurs renversants (ils étaient bien décidé à renverser leur statut d’envahis) réussissaient et qu’ils restaient coincés sur ce monde).

 

Georges et Soda s’allèrent donc, insouciants (sans soucis pour leur faire hausser les sourcils) de la menace d’un détour sans retour, (si les Amorphes détournaient la navette, ce serait un détour qui les laisserait sans retour) avec les autres navets (les fruits de la navette). Ils allaient à la rencontre de ces hôtes recueillants, (plus intéressés à recueillir leurs possessions qu’à les accueillir) qui étaient autres la plupart du temps sur ce monde de changements corporels impermanents.

 

 

Les devenir pour les imiter, et pouvoir les quitter…

 

Mais ces eux, autres, (qui étaient aussi eux-autres) risquaient de ne pas voir les choses d’un même œil ou d’une même oreille (ils avaient les sens confus, quand ils s’éveillaient dans un nouveau corps, il arrivait que leur vision périphérique viennent se perdre dans leurs oreilles, qu’on appelait alors la vision de Louis). Quoi qu’il en fût, ils se fondirent sans ski (le ski de fond se faisant avant la fonte, pour se fondre, il vaut mieux ne pas en avoir) dans la population amorphes la première semaine. Ce qui se fit sans heurts (il n’y eût donc personne pour tirer la bobinette et la chevillette ne cherra pas). Comme tout le monde changeait tout le temps, ces nouveaux-venus changeants n’eurent rien de remarquable, donc on ne les remarqua pas.

 













...le ski de fond se faisant avant la fonte, pour se fondre, il vaut mieux ne pas en avoir...

Soda, qui avait le corps de Georges ce matin-là, sortit de sa chambre d’autrelle (on devenait autres dans les hôtels) pour aller rencontrer un scientifique amorphe dont il avait entendu parler entre les branches (sur l’arbre de l’avis). Il espérait apprendre les secrets des limitations de vitesse relatives (dans ce système, la lumière se faisait dépasser régulièrement sur l’autoroute du temps) lors de cette entrevue (il ne verrait qu’une partie de la réalité, observant le reste avec le regard de Louis). Le scientifique l’attendait dans son laboratoire du Centre de Recherche intégré. Il se présenta quand Soda y fut…

 

-Bonjour, je m’appelle Rémarche…

mercredi 4 mai 2022

 Croque Vie : Tadoussac, été 2021


Entre la chapelle du passé Tadoussacien,

Et l’hôtel aux souvenirs hampshiriens[1]

Dans la ruelle aux accents hédonistes,

À Tsheshagut[2] déambulent les tadouristes…





























Les baleines en excursion dans la baie,

Viennent en groupe pour observer,

Ces mammifères venus de vieux pays,

Venus folâtrer dans les eaux d’ici…





















Dans la froide chaleur de l’été nord-côtier,

Le vent marin souffle toute la journée,

Une musique dont les cœurs s’imprègnent,

D'un air venu des mers lointaines…



1-L’hôtel Tadoussac servit de décor pour le tournage du film L’hôtel New Hampshire au début des années 80

2-Nom donné par les Innus à Tadoussac, selon l'anthropologue Serge Bouchard.





vendredi 8 avril 2022

 

Le funambule sur un fil à faire…

 


Je marche sur un fil de fer,

Au-dessus d’un univers avide,

J’ai l’équilibre précaire,

Sur cette corde qui me guide…

 







Je suis un funambule à l’envers,

Aux pieds attirés par le vide.

Un acrobate au vertige pervers,

Qui se méfie de ce monde aride...

 







Si je vais à ces hauteurs délétères,

Sur un fil qui de toutes manières vibre,

C’est par espoir que dans l’éther,

L’atmosphère soit moins putride…         

 






Je funambulise loin de la terre,

Sur ma ficelle pas si rigide,

C’est un fil qui reste à faire,

Une route qui oscille vers l’avenir…

mercredi 16 mars 2022

 

Les barres parallèles…

Chapitre 4

 Des corps qu’on oublie, et des satellites qui éructent…

 

Rémarche se réveilla dans une peau qu’il ne connaissait pas. C’était un autre jour de nouveauté journalière qui n’avait rien de nouveau, un autre jour où il devait faire peau neuve, un autre jour où il n’avait que de diffus souvenirs de sa précédente incarnation (sa peau passé). Mais dans ce futur du lendemain (à ne pas confondre avec un futur sans lendemain) ses souvenirs revenaient peu à peu, pour ne pas dire pas à pas (ne pas le dire mais l’écrire). Et en attendant que ses souvenirs de papa aient laissé suffisamment de traces (ses pas de souvenirs, mais pas ceux de son papa) dans son esprit réincarné, il avançait en pleine confusion existentielle dans ce jour de nouvelles (avec peu d’informations). Ces réveils avec seulement quelques traces de la précédente incarnation l’horripilaient (là où Laurie pilait, il ne restait que des traces).

 

Mais tant qu’il ne trouverait pas un moyen de quitter cette planète, il devrait s’accommoder des aléas (mais pas des allées b qui étaient plutôt bien dégagées) de ce monde où il avait été pris dans les filets (avec ceux qui n’étaient pas lui mais qui étaient avec lui) d’iceux qui s’en étaient dépiégés (les piégeurs qui avaient fait un coup de filet afin de filer hors de (ce monde)).

 

À chaque réveil ils effleuraient une nouvelle réalité en endossant une nouvelle peau… les réalités qu’ils effleuraient se créaient de nouvelles fleurs dans des pots recyclés !

 

Il en était ainsi sur ce monde de populaires (chaque nouvelle peau n’avait plus l’air de la précédente) : de la peau qui était un facteur d’échange culturel, on avait développé comme culture l’art éphémère de la sculpture corporelle. On y changeait de peau comme on changeait de muse, passant du corps doué pour la flûte (inspiré par Euterpe[1]) à celui de l’accord (le corps accordé du jour) comique soufflé par Thalia[2] : croisements des corps et des muses mieux connus sous le nom de La croisière s’amuse.

 

Mais pour Rémarche, ce retour à la conscience de soi reposé (re peau c’est) n’était pas comme les autres. En effet (et dans les faits) ce jour premier (on était le trois du mois) pourrait en être un dernier. Venait de surgir dans ses souvenirs qui avaient terminés leur repas (pas à pas) ce qu’il avait fait pendant sa période d’inconscience dans l’entrepôt (entre deux peaux) …

 

En effet, pendant que son nouveau corps de peu de peau (il était passé de celui d’une entité corporative de près de 200 kilos à une forme corporellement de moins de 100 kilos) s’en venait rejoindre son esprit demeuré (mais pas un esprit de demeuré) dans son support virtuel, son lui évanescent, qui était resté sur la couchette pendant les dépositions, avait fonctionné à plein régime limité qu’il n’était plus par le champ de faiblesse. Et quand il avait pris connaissance (étant sans connaissance il pouvait s’ouvrir à de nouvelles connaissances) des rapports satellitaires, il s’était envolé vers le bureau de son supérieur d’un étage.

 

Ce dernier (qui ne l’était pas nécessairement dans la hiérarchie) le reçut affablement (tout supérieur qu’il était, cela ne l’empêchait pas d’être affable). Il l’invita à rester debout (les corps étant couchés, les esprits préféraient tenir leur bout,  même les deux bouts).

 

-Qu’y a-t-il ? Lui demanda le supérieur, mais affable.

 

-J’ai analysé les rapports éructés par les satellites, et à moins que les ballons ne soient sur la balloune (ils utilisaient des ballons atmosphériques pour sonder l’espace, ces derniers se déplaçant en harmonie avec les contraintes du champ de manque d’énergie) il semblerait qu’ils aient repéré des visiteurs dans notre espace aérien.

 


-Des aliens visiteurs ? Nous visitent-ils en ce moment ?

 

-Oui. Ils se seraient même posés à bord d’une navette pas très loin d’ici. J’ai pu accéder à leurs communications avec leur vaisseau maman, et ils disposent de la technologie nécessaire pour que nous puissions enfin quitter cette planète aujourd’hui demain (du fait des changements d’état d’esprit et de corps, il devenait difficile de savoir ce qui était hier de ce qui était demain quand on était aujourd’hui).

 

Il lui raconta alors tout ce qu’il avait intercepté (ce qui représente en gros le contenu des chapitres précédent). Son superviseur supervisa un long moment avant de lui faire un sourire.

 

-Ils s’en viendraient donc se fondre parmi nous ?

 

-Oui.

 

-Nous pourrons donc les prendre dans nos filets dès qu’ils seront fondants dans la ville.

 

-Oui, nous les ferons prisonniers, puis nous pourrons quitter ce monde et les y laisser à notre place…



[1] Muse de la musique dans la mythologie grecque.

[2][2] Muse de l’humour, dans la même mythologie que la précédente.