samedi 22 février 2020


Un titre 34
La quête des uns et des autres d’une utopie bien loin d'ici.
Chapitre 3
 
Des dépôts protégés, et de l’intemporalité provisoire.

Quand la navette du Spartacus se posa sur la planète, elle prit une pause (mais en l’absence de caméra ne prit pas la pose) le temps qu’elle dépose ses passagers. Ce dépôt passager (ils allaient remonter un jour dans la navette) lui permit de libérer ceux qu’elle avait gardé, dans l’intérêt de leur sécurité, en son centre des banquets : salle qui étant située au centre de l’appareil était à l’abri du rayonnement solaire, qui en raison des multiples cloisons n’y pénétrait pas. 

Ils avaient été des dépôts à intérêt protégé par la banque centrale de la navette (à l’abri d’une radiation qui aurait pu les conduire à la banqueroute).

Une fois cette déposition sous serment (ils eurent un serrement au cœur au moment de quitter la navette qui les avaient si bien protégé) accomplie, Soda en tant que dépositaire principal (après tout s’ils étaient parvenus en Utopie, c’était en empruntant son passage à vide[1]) eût une espèce de mandat : on lui demanda de représenter l’espèce mandaté, par des paroles historiques de premiers pas…

- Ce sera à petits pas d’hommes que nous ferons d’Utopie un paradis, mais un pas déchéant pour l’humanité si nous en faisons un paradis perdu…


Heureusement pour l’histoire (et pour Jonh Milton) il n’y avait pas de caméra pour enregistrer ces paroles hystériques (l’hystérie remplace l’histoire quand elle énerve l’historien). De plus, comme Soda les avait prononcés d’un seul souffle, elles ne furent que paroles en l’air et se perdirent dans l’atmosphère.

Il lui avait suffi de les dire dans le vide pour qu’elles ne le fussent plus dans le futur… les paroles perdues ne perdurent jamais !

Comme les hommes s’apprêtaient à monter un camp pour la nuit, Menaud s’approcha de Georges. Visiblement, il était mal à l’aise…

-Qu’y a-t-il ? Lui demanda son capitaine.

-Euh… C’est à propos du campement provisoire pour ce soir monsieur…

-Oui Menaud, on va débarquer ce dont on a besoin pour un jour ou deux, puis on installera quelques tentes….

-C’est que monsieur, ce ne sera peut-être pas suffisant. Nous allons devoir nous installer provisoirement bien longtemps. Hal vient de me faire part d’un problème de carburant avec la navette, qui risque de nous obliger à faire une prolongation de contrat avec la temporalité temporaire de ce campement.

-Peux-tu me donner des explications supplémentaires quant à ce supplément temporairement intemporel ?

-C’est qu’Utopie étant une planète utopique, la distance qui nous en séparait quand avons quitté le Spartacus n’existait pas, il était donc impossible de prévoir la quantité de carburant dont nous aurions besoin. Et comme nous avons utilisé tout ce qu’il y a dans les réservoirs à l’allé, il ne nous en reste plus pour le retour. Il faudra donc trouver moyen d’en produire ici, ce qui devrait prendre trois ou quatre ans…

-Hé bien, lui répondit George, comme nous avons une planète à séduire, il me semble qu’étirer longuement les préliminaires sera un bon début pour ce faire.




[1] Voir chapitre précédent.

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