samedi 18 janvier 2020


L’immortalité éphémère…




Je suis immortel jusqu’à demain,

Je ne meurs que les jours sans lendemain.

J’ai l’endeuillement rébarbatif,

Je préfère le trépas en mode furtif…













Qu’on m’enterre les jours de soleil,

La lumière empêche mon sommeil.

La chaleur me fait Lazarre,

Je ne meurs pas qu’au sud par hasard !














J’étais éternel jusqu’à hier,

Mais je me suis étendu dans la bière,

Le houblon m’a fait mortel…

Je me suis sacrifié à son autel !









Qu’on m’incinère les jours de pluie,

L’averse m’apaise des brûlures de la vie,

La goutte qui fait déborder de la vase,

Est celle qui m’éveille de l’état de stase…

















Je ressuscite tous les trois jours,

J’ai un tarif pour les aller-retours,

Mon cercueil a des pentures,

C’est une tombe pleine d’ouverture !

lundi 13 janvier 2020


La quête des uns et des autres d’une utopie bien loin d'ici.
Chapitre 1


Du temps qui passe et des nulle part utopiques.


Soda, quand il émergea de ses souvenirs du temps perdu, dût retenir son souffle pour pouvoir se plonger dans les vicissitudes du temps présent. Il valait mieux en effet pour lui, affronter cette nouvelle réalité en apnée : le présent étant passé à son retour, il n’était plus dans l’air du temps. Pendant qu’il se repassait son passé du côté de chez Swan (Pas facile de repasser le temps… faut le fer !) le présent avait été pris dans les rapides de la rivière du temps, et emporté dans ces torrents temporels, avait fini par dépasser Soda de deux années…
Pour combler ce retard biannuel, Soda demanda à Hal de lui résumer ce qui s’était produit (le produit du passé bien sûr) pendant cette perte de temps. Il voulait profiter du fait que l’IA avait encore ce passé présent à l’esprit. (Ce en quoi il fit preuve de présence d’esprit : il le laissât lui invoquer les fantômes de ce passé (faire preuve d’esprit en présence d’esprits, c’est faire du spiritisme spirituel.))
Il écouta donc par le biais de sa puce communiante le résumé que Hal lui fit, tout en se hâtant de rejoindre la passerelle de commandement où le capitaine Georges venait de le convoquer. S’étant absenté pendant deux ans sans permission, il ne souhaitait pas manquer à son devoir de nouveau en étant en retard. Il ne voulait pas faire une double-faute et se retrouver en bris de service…
Deux ans plus tôt (alors qu’il commençait le voyage à rebours, de son parcours jusqu’à son retour) le Spartacus était sorti de la galaxie par le côté droit afin de la contourner pour revenir y pénétrer par la gauche. Hal avait calculé qu’en faisant ce détour extra galactique, ils allaient sauver deux milliers d’années de voyage. Malheureusement, il n’avait pas tenu compte dans ses calculs de l’expansion de l’univers, et pendant que le vaisseau faisait cette boucle extragalactique, la galaxie du lactose s’était éloignée de sa voisine dans le sens inverse du Spartacus, ce qui fit que ce dernier manqua le côté lacté de la voie, et se retrouva plutôt entre les mailles stellaires d’Andromède (ladite voisine galactique).
-Autrement dit, intervint Soda, nous sommes en territoire inconnu. Nous sommes donc en danger…
-Oui, lui répondit Hal, d’ailleurs, j’ai averti le chef de la sécurité de la situation.
-C’est toujours le petit Robinson qui occupe ce poste ?
-Oui, lui répliqua Hal. Je lui ai dit : « Danger, danger, Will Robinson, nous sommes perdus dans l’espace ».
Comme il était arrivé sur la passerelle de commandement, Soda mit fin à sa connexion avec Hal en se désactivant sa puce communicative d’un léger mouvement de la tête.
-Eh ! Bien, bonjour Soda, lui dit le capitaine Georges. Vous arrivez au bon moment. Hal vous a résumé la situation ?
-Oui capitaine, lui répondit-il. Mais je me demandais, maintenant que nous sommes éperdus d’espace, qu’est-ce qu’on fait ? Où est-ce qu’on s’en va ? Dans le champ des champs où qu'y vont ? 
-Et bien, comme nous n’avons nulle part où aller dans ce secteur de l’univers, nous allons y aller…
-Aller où ?
-À la quête de la planète parfaite pour nous, un monde idéal tel qu’il n’en existe que nulle part : l’Utopie[1] !

-Et comment on fait pour aller dans ce nulle part utopique ?
-C’est là que tu entre en jeu, car nous allons avoir besoin de tes souvenirs éperdus pour y aller…



[1] Le sens d'utopie est donc approximativement, sans lieu, qui ne se trouve nulle part. (Wikipédia)