La
quête des uns et des autres d’une utopie bien loin d'ici.
Chapitre
1
Du
temps qui passe et des nulle part utopiques.
Soda, quand il émergea de
ses souvenirs du temps perdu, dût retenir son souffle pour pouvoir se plonger
dans les vicissitudes du temps présent. Il valait mieux en effet pour lui,
affronter cette nouvelle réalité en apnée : le présent étant passé à son
retour, il n’était plus dans l’air du temps. Pendant qu’il se repassait son
passé du côté de chez Swan (Pas facile de repasser le temps… faut le fer !) le
présent avait été pris dans les rapides de la rivière du temps, et emporté dans
ces torrents temporels, avait fini par dépasser Soda de deux années…
Pour combler ce retard
biannuel, Soda demanda à Hal de lui résumer ce qui s’était produit (le produit
du passé bien sûr) pendant cette perte de temps. Il voulait profiter du fait
que l’IA avait encore ce passé présent à l’esprit. (Ce en quoi il fit preuve de
présence d’esprit : il le laissât lui invoquer les fantômes de ce passé
(faire preuve d’esprit en présence d’esprits, c’est faire du spiritisme
spirituel.))
Il écouta donc par le
biais de sa puce communiante le résumé que Hal lui fit, tout en se hâtant de
rejoindre la passerelle de commandement où le capitaine Georges venait de le
convoquer. S’étant absenté pendant deux ans sans permission, il ne souhaitait
pas manquer à son devoir de nouveau en étant en retard. Il ne voulait pas faire
une double-faute et se retrouver en bris de service…
Deux ans plus tôt (alors
qu’il commençait le voyage à rebours, de son parcours jusqu’à son retour) le
Spartacus était sorti de la galaxie par le côté droit afin de la contourner
pour revenir y pénétrer par la gauche. Hal avait calculé qu’en faisant ce
détour extra galactique, ils allaient sauver deux milliers d’années de voyage.
Malheureusement, il n’avait pas tenu compte dans ses calculs de l’expansion de
l’univers, et pendant que le vaisseau faisait cette boucle extragalactique, la
galaxie du lactose s’était éloignée de sa voisine dans le sens inverse du
Spartacus, ce qui fit que ce dernier manqua le côté lacté de la voie, et se
retrouva plutôt entre les mailles stellaires d’Andromède (ladite voisine
galactique).
-Autrement dit, intervint
Soda, nous sommes en territoire inconnu. Nous sommes donc en danger…
-Oui, lui répondit Hal,
d’ailleurs, j’ai averti le chef de la sécurité de la situation.
-C’est toujours le petit
Robinson qui occupe ce poste ?
-Oui, lui répliqua Hal. Je
lui ai dit : « Danger, danger, Will Robinson, nous sommes perdus dans
l’espace ».
Comme il était arrivé sur
la passerelle de commandement, Soda mit fin à sa connexion avec Hal en se
désactivant sa puce communicative d’un léger mouvement de la tête.
-Eh ! Bien, bonjour Soda,
lui dit le capitaine Georges. Vous arrivez au bon moment. Hal vous a résumé la
situation ?
-Oui capitaine, lui
répondit-il. Mais je me demandais, maintenant que nous sommes éperdus d’espace,
qu’est-ce qu’on fait ? Où est-ce qu’on s’en va ? Dans le champ des champs où qu'y vont ?
-Et bien, comme nous
n’avons nulle part où aller dans ce secteur de l’univers, nous allons y aller…
-Aller où ?
-À la quête de la planète
parfaite pour nous, un monde idéal tel qu’il n’en existe que nulle part :
l’Utopie
!
-Et comment on fait pour
aller dans ce nulle part utopique ?
-C’est là que tu entre en
jeu, car nous allons avoir besoin de tes souvenirs éperdus pour y aller…