Un titre 34
Le retour au temps perdu, dans
l'espace bien loin d'ici.
Vingt-deuxième épisode
Des liaisons rompues et des trous dans le plafond.
-Alors…
Housse Tom, nous avons un problème !
Soda mit fin à la liaison
qu’il avait entamé quelques minutes plus tôt avec Housse Tom (alias Saule). Il préférait une
rupture de leur union de faits problématiques (une union de fait qu’on défait)
avant qu’elle n’engendre une descendance aux enfers. La cause de ce divorce
communicationnel fût l’aveu de Saule qu’il avait une liaison extra-hiérarchique
avec Hal. Cet aveu, qu’il lui fit via sa puce de communication, força Soda à se
gratter la tête (comme ils étaient déjà au trou, il préférait ne pas se la
creuser) pour élaborer un nouveau plan d’évasion, propre à le soulager de ce
prurit organisationnel.
-Il semble que nous ne pourrons pas compter sur un
support logistique pour la suite de notre mission. Le Spartacus étant en pleine
révolte existentielle (une révolte qui existe en ciel (étoilé)), il ne pourra
nous avertir des intempéries éthyliques à venir. Nous devrons donc préserver
notre sobriété climatique par nos propres moyens…
-Mais avant de se tempérer du temps alcoolisé, il nous
faudrait sortir de ce trou que nous ne nous sommes pas creusés, lui répondit un
décommandé (un des commandés du commando).
-Et si nous en creusions un, un trou pour nous en
sortir ? Mais non, se répliqua à lui-même Soda (devenant par le fait même un
réplicant), notre cellule est dans les bas-fonds du palais, inutile de nous
enfoncer davantage…
-Et si nous creusions vers le haut ? Nous pourrions
creuser ce plafond qui m’a l’air friable.
-Oui mais, sa friabilité sera-t-elle fiable ?
-Seul la pelle nous le dira, répondit le décommandé à
son commandant. J’en ai justement une que les gardes m’ont laissé quand ils
nous ont enfermé ici. J’imagine qu’ils ne me l’ont pas confisqué parce qu’ils
se sont dit qu’elle ne servirait à rien ici : pourquoi se creuser un trou
quand on est aussi bas, on ne peut s’abaisser davantage quand on est au dernier
dessous.
Il
utilisa donc la pelle portative qu’il n’avait pas dissimulé pour vérifier la
fiabilité du caractère friable du plafond, et dès ses premiers coups de téléphone
(des appels de sa pelle) la friabilité plafonneuse confirma qu’elle n’était pas
qu’une fable peu fiable. Aussitôt qu’apparut la brèche, les prisonniers, qui ne
l’était plus autant depuis qu’ils avaient commencé à s’évader, s’engouffrèrent
dans le trou surterrain les uns à la suite des autres.
Ils
débouchèrent (sans reboucher leur trou) dans une pièce sans dessus dessous.
Mais malgré le capharnaüm, ils ne furent pas déçus de ce dessus, car il avait
une issue. La pièce donnait sur un
escalier qui leur permettrait de remonter ce qu’on leur avait fait descendre.
Ce qui fit dire à un petit malin du commando, qu’il y avait des hauts et des
bas dans cette mission…
Quand
ils eurent escaladé l’escalier au montant pléonastique (elle était faite en
bois de pléonasme, un arbre végétal rare qui était difficile à trouver sur
cette planète planétaire), ils purent enfin sortir du palais.
Heureusement
pour leur sobriété, il ne pleuvait pas. Alors qu’ils reprenaient le chemin du
marché afin de terminer le réapprovisionnement du Spartacus, la puce de Soda
vibra.
-Soda,
ici Saule. Je te recontacte pour que nous puissions reformer notre couple
communicationnel. Grâce à l’apparition soudaine et imprévue du capitaine
Georges, j’ai pu mettre fin à la relation d’infidélité hiérarchique que
j’entretenais avec Hal, et en reprendre le contrôle. Vous allez pouvoir
terminer votre mission et venir nous rejoindre en toute sécurité...
Fin du
retour au temps perdu dans l’espace bien loin d’ici, et retour aux déambulations des uns et
des autres dans l'espace bien loin d'ici dès le prochain chapitre… que
l’aventure continue !