mardi 26 février 2019

vendredi 22 février 2019


L’hiver qui m’abandonne





J’aime mieux l’hiver qui abandonne,

Que la neige qui déraisonne :

C’est un traitresse saison

Qui ne m’ensevelit pas dans ma maison !








Je préfère les gratteux de Loto-Québec,

Aux grattes à longs becs :

Je n’y gagne peut-être pas souvent,

Mais je ne m’y éreinte pas tout le temps !



 


Le froid qui gèle est du mauvais cannabis

Quand il envoie le mercure au fond des abysses…

L’hiver est un striptease climatique,

Qui déshabille le réchauffement subarctique.




J’aime mieux les tempêtes asthmatiques,

Que les blizzards apocalyptiques :

Quand Éole a le souffle court,

Il y a moins de bordel dans ma cour !





J’ai la pelle au bord du gouffre,

Je suis las de l’hiver qui fait de l’esbrouffe,

J’aimerais mieux qu’il trahisse ses convictions,

Et m’abandonne à une autre saison !


jeudi 14 février 2019

Croque-vie décembre 2018, Varadero, Cuba.
(Deuxième partie)



Dans les ruelles de la ville au soleil qui ensommeille, les habitants se hâtent avec lenteur vers leurs destinations. Ils ont l'heur d'avoir l'heure à géométrie variable : ils vont avec la ponctualité des enfants qui roulent sans bicyclette,
vers qui les attends  ! 

















Leurs vélos ne sont pas véloces, ils y pédalent au rythme des Caraïbes. Les roues des bicyclettes  font plus de détours que de tours, quand pour le pédaleur... le chemin  importe plus que la destination !













Et quand ils bagnolent leurs déplacements, ils les roulent dans les paquebots de ceux qui les roulaient à une autre époque : les vestiges d'un passé révolutionné !



jeudi 7 février 2019



Un titre 34 

Le retour au temps perdu, dans l'espace bien loin d'ici. 

Quatorzième épisode 


Des plaines qui désertent, et des déserts qui émoustillent.



(Dans le trou noir virtuel…)



Quand le général se fut présenté à Georges et Menaud, voyageurs particuliers (particulièrement chanceux de s’être tirés indemne des flèches tirées par les indiens) de cette singularité (ils y étaient particulièrement singuliers), Georges se dit que de se retrouver sous la protection de Georges Armstrong Custer à la veille de la bataille de Litle Big Horn n’était peut-être pas la meilleure façon d’éviter de s’y faire massacrer. Quand Menaud lui demanda ce qui le tracassait, il lui expliqua ce qu’il en était en général de ce général, et de la bataille à venir (mais sans avenir pour ceux qui allaient y périr). Menaud, inconscient qu’il était de la situation précaire qui était la leur (sa planète n’ayant pas vécu de guerres indiennes, il ignorait tout du sens des flèches) en devint conscient au fil des explications de son capitaine.



-Nous ne sommes pas vraiment au bon endroit au bon moment, conclut-il des explications de Georges. Il serait peut-être opportun de quitter l’armée de ce général avant qu’elle ne soit désarmée définitivement.



-Il vaudrait mieux cesser d’en disserter, et déserter le plus vite possible…



-Oui, lui répondit Georges, allons-y sans attendre. Il n’y a pas de temps à perdre, et… (Mais le déserteur en chef ne termina pas sa phrase, son attention soudain attiré par le Général Custer). Vous ne trouvez pas que le général et son cheval sont bizarres ?



Menaud se retourna pour observer le Custer en partance, et fût étonné en regardant le massacré en puissance (puissance qui se transformera en impuissance lors dudit massacre).  Il eût la surprise de constater que le général futur vaincu avait vécu : il n’était plus !



Quant à son cheval, il était devenu un chameau…



Mais ce n'était pas les seuls différents que ses sens enregistrèrent d’avec le réel d’avant : la plaine n'était plus pleine... elle était déserte !



-Finalement nous n’aurons pas à déserter, dit Georges, il semble que ce soit le désert qui soit venu à nous... 



Ils étaient en effet maintenant perdus dans le désert des Sébastes. (Ils ne le savaient pas encore, mais ils s’y trouvaient… même s’ils ne s’y retrouvaient pas !) Ce déserté de toute végétation était celui d’Alberta, la reine Sébastienne. C’était un erg aux sables libidineux, qui avaient la particularité de s’insinuer insidieusement par les pores de la peau, pénétrant tous les orifices pour venir doper la production de dopamine du cerveau. Cette pénétrante stimulation libidineuse induisait une luxuriance fantasmatique dans les neurones, qui résultait en une éjaculation projective créatrice : elle faisait apparaître des mirages d’oasis sensuels au sein du désert (sein que l'on aurait volontiers caressé s’il se fût trouvé à portée de main).



Et comme on se trouvait dans une réalité virtuelle, les images qui venait de naître de l’esprit de Georges et Menaud passèrent de la virtualité à la réalité.



Ils allaient donc vers un de de ces havres mamelonnés, leurs libidos exacerbées par les graines (de sable) libidineuses du désert.



Mais ils n’avaient pas qu’une soif égrillarde à satisfaire. Si leurs pensées étaient gorgées de pensées libidineuses, ils n’en étaient pas de même de leurs corps : si leurs imaginations s’étaient désaltérés d’érotisme, leurs gorges étaient trop profondes pour s’abreuver de l’aridité désertique ...



Heureusement, quand ils atteignirent la palmeraie égrillarde, ils purent étancher leur sécheresse géorgienne (d’une région pleine de gorges : la Géorgie en regorge paraît-il) et leur concupiscence. Ils étanchèrent dans la lagune de l’oasis pour l’une, et entre les chairs accueillantes d’Alberta pour l’autre (la princesse du Sébaste se faisait un devoir d’accueillir entre ses formes généreuses, les égarés libertins qui empruntaient la piste du désir en son désert).




Après les torrides ébats, vint le moment des calmes débats.



-Pourquoi donc ce pays désertique est-il appelé celui du Sébaste, princesse ? Demanda Georges à ladite royauté vautrée à ses côtés.



-Parce qu'en virtualité spatio-temporelle, il se peut qu'un pays qui est un immense désert tirent son nom d’un poisson, alors qu’il n’en contient aucun en son sein (désertique). Dans ces univers, le paradoxe est un art consommé sans modération, ajouta la royale Sébastienne après un court moment de réflexion (dans un miroir, elle adorait réfléchir à son image).



-Pardonnez-moi princesse, intervint alors Menaud, mais comment se fait-il que vous vous sachiez dans la virtualité de cet endroit singulier. En faisant partie, vous ne devriez pas ne pas être en mesure d’en saisir le Tout...



-C'est que je suis un élément singulier de cette singularité. Je donne dans la démesure depuis que j'ai eu la grippe, lui rétorqua la monarchie prélassée sous les palmiers enlacés (les arecs étant des créatures sensibles, les activités polissonnes de leur souveraine stimulaient leur volupté végétale, et les entraînaient dans des enlacements tout à fait coquins). Lorsque je fus grippé, je me mis à tousser, et ce fût lors de ces expectorations que j’eu accès au Tout.



-Oh ! Si je comprends bien, dit Menaud à l'altesse voluptueuse, l’atout que vous eûtes pour comprendre le Tout, fut la toux que vous fûtes.



-Voilà, reprit la royauté pornographique, vous avez compris, et moi je l'ai fait au moment de cette épisode de la Toussaint, cette toux qui m'a révélé la sainteté du Tout.



Les deux voyageurs de la virtualité entreprirent alors d'interroger la royale débauchée qui savait tout du Tout, afin d'en apprendre suffisamment pour avoir un atout dans leur jeu, et ainsi ne pas se retrouver avec rien du Tout lors de leurs pérégrinations quantiques qui les mèneraient sans doute un peu partout...



-Ce qui importe, leur dit-elle, est que vous sachiez que dans la singularité, toutes les réalités que vous rencontrerez proviendront du cerveau de Georges, parce que c'est par lui que la singularité est devenue virtuel lors de l'explosion qui l’a créée.



-Parce qu'elle a accédé à son inconscient, inconscient qu'il était lors de l'explosion, compléta alors Menaud.



-Exactement. Et comme il fût la passerelle (bien qu'il ne fût pas sur la passerelle à ce moment-là) entre la singularité et le virtuel, il est le seul qui puisse influer sur les réalités que vous allez rencontrer...



-Et comment je fais pour influer ? Demanda Georges.



-Avec difficulté, lui répondit Alberta