samedi 24 novembre 2018


Un titre 34 
Le retour au temps perdu, dans l'espace bien loin d'ici. 
Onzième épisode

Des sirènes qui déchantent, et des nounours qui donnent la frousse !

Georges fut surpris quand il entendit l’alarme retentir. Il le fut d’autant que celle-ci était une sirène qui sifflait ce qui ressemblait à s’y méprendre au chant d’un Loriot[1] 

-Qu'est-ce qui se passe ? demanda Georges. Pourquoi la sirène chante-t-elle sa panique dans tout le vaisseau ?

-Parce qu’elle veut attirer notre attention sur les rochers sur lesquels nous risquons de nous fracasser si nous ne l’écoutons pas…

-Des rochers ? Quels rochers ?

-Ceux de la flotte armée jusqu’aux dents qui nous pourchassent, et nous menacent de leurs gros canons : ils seront les rochers de notre adversité si nous n’écoutons pas le chant de nos sirènes !

L’officier des communications les interrompit alors…
-Capitaine, nous venons de recevoir un appel qui vous concerne de la flotte qui nous cerne. Leur capitaine veut entrer contact vidéo avec vous…

Et c’est ce qu’il fit. Et à la stupéfaction de Georges, il le fit sous l’apparence d’un ourson de peluche...

-Arrêtez tout, s’écria Menaud, ce sont des pirates peluches, si nous ne…

Mais il ne put terminer sa phrase, comme un zombie mariné (le zombie se conserve mieux dans le vinaigre avec de l’ognon) il se leva et se mit à marcher les bras tendus devant lui vers l’hostile ourson… Georges voulut lui dire d’arrêter, mais il ne le pût, envouté qu’il fut lui aussi par le Calinours maléfique…

Ces ursidés peluchés infernaux comptaient parmi les plus redoutables bandits de l'univers. Quiconque jetait le regard sur l’un d’entre eux, ne pouvait plus l’en détacher, et il sentait alors pris d’un irrépressible besoin d’aller vers l’adorable prédateur sans pitié, pour lui faire un gros câlin. Mais une fois qu’il était entre les bras du démoniaque Winnie, celui-ci l’y broyait cruellement...


Mais par la grâce d’un insecte endormi, le sort de la proie que l’on broie leur fut évité…

Georges avait été en effet, sur la planète Verrat, piqué par une mouche ést-ést (un anophèle qui contrairement à son cousin Tsé, s’endormait quand il piquait (d’où l’expression piquer un somme)) et qui roupillait dans sa poche depuis.

Mais la sirène chantante l’avait réveillé...

Le cousin somnolent se trouva fort marri de se faire déranger ainsi au milieu de ses rêves moustiquaires, et désireux de s’y replonger (dans ce sommeil aux rêves mouchoirs) alla piquer le premier venu, dont il fut advenu que ce fût Georges. Celui-ci, surpris de cette pique impromptue, détourna la tête de l’écran envoûtant, ce qui l’arracha de son état de torpeur. Georges morfla alors l’insecte dormeur réveillé d’une énergique tape, ce qui fit que Morphée ne put le faire (Morphée nous morfle dans le sommeil).

Sitôt arraché de l’emprise des ours sombres à venir (les jours, pas les ours), il s’empressa de fermer tous les écrans afin que l’équipage sorte de son état zombique. Sitôt que ce fût fait, il ordonna qu’on fît feu sur l’ennemi. Pour suivre le feu qu’on fit (et non confit, on ne voulait pas le conserver) en trois dimensions, il se rendit alors avec Menaud dans la salle de réalité virtuelle.  

Ils y virent leurs missiles aller à la rencontre de ceux des pirates, envoyés au même moment que les leurs. Tous ces envoyés incendiaires se rencontrèrent à mi-chemin, et s’explosèrent d’un commun accord (c’était des missiles intelligents, ils pouvaient donc s’en négocier un (accord), malheureusement, ils étaient de faibles quotients, aussi en négocièrent-ils un de mutuelle destruction).

L'explosion qui résultat de ces négociations de mutuelle assurance (de destruction) fût tellement puissante, qu'elle créa une distorsion spatio-temporelle qui provoqua la naissance d’un trou noir…


***

Quand Georges revint à lui, il n'était plus là...

Il était en plein milieu d'un désert avec pour unique compagnon Menaud (à défaut d’un renard).

-Sais-tu ce qui s’est passé ? demanda-t-il à son second (les capitaines demandent toujours en premier à leur second)

-Nous avons été aspiré par un trou noir causé par l’explosion...

-Et nous avons été projeté dans un autre univers ?

-Peut-être pas tout à fait capitaine. Comme nous étions dans la chambre de réalité virtuelle au moment de l'aspiration, nous avons été projetés dans une singularité spatio-temporelle virtuelle...

-Uns aspiration qui ne manquera pas d’inspiration j’imagine ?

-Oui, c’est une singularité singulièrement instable, où nous risquons de passer d’un univers virtuel à l’autre sans avertissement.

-Et ces univers virtuels, il y en a beaucoup ?

-Une infinité capitaine. Et justement, je pense que nous sommes en train de passer à une autre réalité...

Et soudain, ils se retrouvèrent ailleurs…


[1] Le Loriot est un oiseau passereau qui est peureux et qui se cache. On sait qu'il est là en entendant son chant si spécial.

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