vendredi 23 mars 2018


Un titre 34
Les déambulations des uns et des autres, dans l'espace bien loin d'ici. 
Chapitre 20 



Des campagnes césariennes, et des souvenirs proustiens…


Un peu comme Jules lors de sa campagne césarienne dans les goals (pendant laquelle il avait arrêté les tirs obus de Vercingétorix), les Spartakiens étaient venus, ils avaient vu et ils avaient été vaincu. (Bien sûr Julius lui, avait vaincu les Congolais (cousin germain des cons Gaulois) après l’avenue de sa vue, mais bon…) Ils étaient donc maintenant des vaincus convaincus (les convaincus ne sont au fond que des idiots battus) de ne plus y revenir : ils avaient eu leur dose de carnaval au cours de la dernière semaine. Le Spartacus, suite à cette déconfiture sans confiture, était donc reparti vers les contrées lointaines les plus proches, contraint de le faire suite aux contraintes de bonheur forcé contraignantes des Carnavaliens (contraintes qu’on traîne quand on traîne dans ce coin de la galaxie).


Les contrées lointaines les plus proches ne l’étant pas vraiment (ils se trouvaient à la périphérie de la Voie lactée, où il y avait aussi peu d’étoile que chez le Canadien quand Price est blessé) il risquait de passer un bon bout de temps avant qu’ils atteignent la prochaine star (étoile qui fait partie du star-système d’un système solaire). Mais ce contretemps ne les dérangeait guère, ils avaient le temps de le perdre, maintenant qu’ils possédaient un habitat confortable pour le faire…

Sous leur dôme Proustien donc, ils allaient à la recherche du temps que Marcel avait perdu…

Et justement ce matin-là (ce matin-là est celui qui est présent au moment où on s’y trouve) Soda s’en allait dans le sentier qui menait du côté de chez Swan. Il allait rencontrer ce dernier dans sa maison, qui se trouvait à l’ombre des Jeunes Filles en fleurs (nom d’une immense plante aux larges feuilles qui les protégeait d’un soleil qu’il n’y avait pas dans leur habitat, et qui avait la particularité de dégager les odeurs évocatrices de souvenirs doux-amers). Le vieillard (Swan était l’ainé des Spartakiens) l’attendait bien assis dans une chaise d’osier sans dossier, une tasse de thé à la main. Soda en l’approchant sentit monter en lui une bouffé de nostalgie : il se mit à penser à sa mère, se souvenant quand enfant il attendait blotti sous les couvertures qu’elle vienne lui faire la bise.  (Mes clins d’œil à l’œuvre de Proust tiennent moins de la recherche… que du temps perdu !)


Il secoua la tête pour chasser ce souvenir, et revenir au présent (son souvenir étant un présent de son passé).

-Bonjour Swan, dit-il au vieillard athée (à la tasse de thé), il y a longtemps que je ne suis pas venu te voir…

-Viens t’asseoir à mes côtés, lui répondit le vieux ôté (de mon texte ces mauvais jeux de mots sur le thé… té !).

Le vieil homme, qui aimait les thés lestés, (du poids d’un humour pesant, mais pas santé) pour que son invitation à s’asseoir ne reste pas lettre morte, subvocalisa une commande de chaise à Hal. Hal ainsi subvocalisé, s’accompagnant d’un air de flûte, fit apparaître une chaise musicale. S’il pouvait ainsi jouer de la corne d’abondance, c’était parce que l’I.A. quand il avait modelé le module de vie des Spartakiens, s’était assuré de pouvoir le modifier au gré des demandes de ses habitants. Ces derniers n’avaient qu’à lui signifier ce qu’il voulait, et dans les limites du raisonnable, il le leur procurait sans délai…

Soda quand il prit place dans la chaise, se sentit emporté dans un maelstrom de souvenirs…

La ressemblance de Swan avec son père, associé à l’odeur du thé (qui était de même essence que celui qu’il avait bu la dernière fois qu’il avait vu son géniteur), lui fit se projeter dans ce passé. Il était sous l’emprise des Jeunes Filles en fleurs, revivant le moment où le Spartacus, dans un rugissement de ses turbines, avait pris son envol, et que lui, le visage collé contre un hublot, regardait son père s’éloigner peu à peu…

Fin de la première partie 
À venir : Le retour au temps perdu, dans l'espace bien loin d'ici...

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