dimanche 4 mars 2018


Un titre 34 

Les déambulations des uns et des autres, dans l'espace bien loin d'ici. 

Chapitre 19
 Des jongleries de plastics, et des barbes à maman euphoriques.



Soda se demandait quand le lion bipède qui jonglait (prouvant par ce numéro qu’il était bel et bien le roi de la jongle) au milieu de la foule disparate, allait échapper l’une des six balles de plastiques qu’il faisait virevolter autour de sa tête. Puis il se le demanda moins quand il prit conscience de la nature des balles virevoltantes aux airs aériennes…




Les balles de plastiques du fauve forain étaient des balles de plastics !



Devant ces explosives virevoltées, Soda jugea plus prudent de ne pas assister à la fin du numéro (qui risquait d’être également la fin de l’énuméré (celui qui fait un numéro)). Mais avant de s’éloigner du félin circulaire (il allait de cirque en cirque avec son numéro), il fit part de son avis aux autres spectateurs, qui le partagèrent (ce qui en fit un avis public). Et quand il leur eût déballé la nature des balles qu’utilisait le roi du jingle (il chantonnait en jonglant, tout chaton qu’il était au fond de son cœur), chacun s’éloigna discrètement du roi Léon et de son nombre (Cela fait déjà trois fois que j’utilise le mot numéro, et comme j’ai le synonyme généreux…) explosif.



À peine Soda eût-il fait quelques pas, qu’il ressentit une violente douleur émanant de la guirlande enrubannée autour de son cou. Le collier plein de senseurs insensés sensés capter ses humeurs pour le compte des Carnavaliens (toujours avides de bonheur interactif) le punissait de leur envoyer les ondes teintées de sombres pensées qu’il avait eues quand il avait craint de mourir plastifié (par l’explosion du plastic).



Il leur avait exposé sa peur de mourir explosé…



Il se devait de retrouver le sourire rapidement s’il ne voulait pas que les ondes punitives s’amplifient, et que son malheur ne le fisse (tout malheur est fils de punition) en même temps. Il y avait danger de s’enfoncer dans un cercle de vices, qui était la conséquence d’un vice de forme du système Carnavalesque, qui avaient des vis qui tournaient dans le vide !



Pour ne pas que son enfoncement devienne irrémédiable, Soda se précipita vers un kiosque où on vendait de la barbe à maman euphorisante, spécialité des confiseurs de la planète Scout. Il avait goûté à cette friandise lors d’une escale précédente, et savait qu’il suffisait de quelques bouchées pour passer d’un état de déprime totale à un sentiment d’extase pure. Les Scouts, qui étaient maîtres confiseurs euphoriques depuis des millénaires, avaient développé une gamme complète de sucreries joviales, grâce à lesquelles ils garantissaient à leurs clients qu’ils atteindraient le bonheur artificiel.



Leurs produits étaient commercialisés sous le label ; B.A. scout…



Soda s’empressa donc de s’empiffrer de barbe à maman, ce qui ne tarda pas à le plonger dans un état extatique. Son extase remplit de joie les Carnavaliens, qui cessèrent aussitôt de le punir de son malheur. Il se dit alors (il dut se le dire, étant seul dans la foule il n’avait personne d’autre à qui le dire) qu’il avait intérêt à faire gaffe à son sourire pendant la semaine de carnaval qu’il allait passer sur cette planète.



Heureusement, il réussit à le faire tenir (sous sourire), et après une dure semaine de plaisirs forcés, il put enfin regagner le Spartacus, heureux de ne plus avoir besoin de l’être !

Aucun commentaire: