Un titre 34
Les déambulations des uns et des
autres, dans l'espace bien loin d'ici.
Chapitre 19
Des jongleries de plastics, et des
barbes à maman euphoriques.
Soda se demandait quand le lion
bipède qui jonglait (prouvant par ce numéro qu’il était bel et bien le roi de
la jongle) au milieu de la foule disparate, allait échapper l’une des six balles
de plastiques qu’il faisait virevolter autour de sa tête. Puis il se le demanda
moins quand il prit conscience de la nature des balles virevoltantes aux airs
aériennes…
Les balles de plastiques du fauve
forain étaient des balles de plastics !
Devant ces explosives virevoltées,
Soda jugea plus prudent de ne pas assister à la fin du numéro (qui risquait
d’être également la fin de l’énuméré (celui qui fait un numéro)). Mais avant de
s’éloigner du félin circulaire (il allait de cirque en cirque avec son numéro),
il fit part de son avis aux autres spectateurs, qui le partagèrent (ce qui en
fit un avis public). Et quand il leur eût déballé la nature des balles
qu’utilisait le roi du jingle (il chantonnait en jonglant, tout chaton qu’il
était au fond de son cœur), chacun s’éloigna discrètement du roi Léon et de son
nombre (Cela fait déjà trois fois que j’utilise le mot numéro, et comme j’ai le
synonyme généreux…) explosif.
À peine Soda
eût-il fait quelques pas, qu’il ressentit une violente douleur émanant de la
guirlande enrubannée autour de son cou. Le collier plein de senseurs insensés
sensés capter ses humeurs pour le compte des Carnavaliens (toujours avides de
bonheur interactif) le punissait de leur envoyer les ondes teintées de sombres
pensées qu’il avait eues quand il avait craint de mourir plastifié (par
l’explosion du plastic).
Il leur avait exposé sa peur de
mourir explosé…
Il se devait de retrouver le sourire
rapidement s’il ne voulait pas que les ondes punitives s’amplifient, et que son
malheur ne le fisse (tout malheur est fils de punition) en même temps. Il y
avait danger de s’enfoncer dans un cercle de vices, qui était la conséquence
d’un vice de forme du système Carnavalesque, qui avaient des vis qui tournaient
dans le vide !
Pour ne pas que son enfoncement
devienne irrémédiable, Soda se précipita vers un kiosque où on vendait de la
barbe à maman euphorisante, spécialité des confiseurs de la planète Scout. Il
avait goûté à cette friandise lors d’une escale précédente, et savait qu’il
suffisait de quelques bouchées pour passer d’un état de déprime totale à un
sentiment d’extase pure. Les Scouts, qui étaient maîtres confiseurs euphoriques
depuis des millénaires, avaient développé une gamme complète de sucreries
joviales, grâce à lesquelles ils garantissaient à leurs clients qu’ils
atteindraient le bonheur artificiel.
Leurs produits étaient commercialisés
sous le label ; B.A. scout…
Soda s’empressa donc de s’empiffrer
de barbe à maman, ce qui ne tarda pas à le plonger dans un état extatique. Son extase
remplit de joie les Carnavaliens, qui cessèrent aussitôt de le punir de son
malheur. Il se dit alors (il dut se le dire, étant seul dans la foule il
n’avait personne d’autre à qui le dire) qu’il avait intérêt à faire gaffe à son
sourire pendant la semaine de carnaval qu’il allait passer sur cette planète.
Heureusement, il réussit à le faire
tenir (sous sourire), et après une dure semaine de plaisirs forcés, il put
enfin regagner le Spartacus, heureux de ne plus avoir besoin de l’être !
Aucun commentaire:
Publier un commentaire