Les barres parallèles…
Chapitre
5
Des envahis envahissants, et de la fonte sans skis
Georges et Soda ignoraient tout de
la menace qui les attendait : s’ils l’avaient connu (mais pour cela il eut
fallu qu’elle leur soit présentée par un espion complaisant, ce qui n’avait pas
été le cas, ils ne connaissaient pas de barbouzes qui fussent des cons
agréables) elle ne les aurait pas attendu. Et si cela se fut-ce (ce fut-ce fût
ce qui put se produire) il s’eut (mais il ne sut pas) alors agi d’une menace
fantôme (du genre de celles proférées par les producteurs des étoiles de guerre
de faire une énième suite préalable au troisième premier épisode de leur série de
force aux nuances de clair-obscur). Cette menace attentive mais inattentionnée
(si elle les attendait avec circonspection, elle avait échappée à leur
attention faute de sycophantes à la stupidité bienfaisante pour la leur
rapporter) était celle des ex-envahis de la planète qui projetaient de devenir
les envahisseurs de la navette, pendant que les spartakiens seraient dans leur période
de fonte populationnelle (qui risquait
de se transformer en refonte générationnelle si les plans des envahisseurs
renversants (ils étaient bien décidé à renverser leur statut d’envahis)
réussissaient et qu’ils restaient coincés sur ce monde).
Georges et Soda s’allèrent donc,
insouciants (sans soucis pour leur faire hausser les sourcils) de la menace
d’un détour sans retour, (si les Amorphes détournaient la navette, ce serait un
détour qui les laisserait sans retour) avec les autres navets (les fruits de la
navette). Ils allaient à la rencontre de ces hôtes recueillants, (plus intéressés
à recueillir leurs possessions qu’à les accueillir) qui étaient autres la
plupart du temps sur ce monde de changements corporels impermanents.
Les devenir pour les imiter, et pouvoir
les quitter…
Mais ces eux, autres, (qui étaient aussi
eux-autres) risquaient de ne pas voir les choses d’un même œil ou d’une même oreille
(ils avaient les sens confus, quand ils s’éveillaient dans un nouveau corps, il
arrivait que leur vision périphérique viennent se perdre dans leurs oreilles, qu’on
appelait alors la vision de Louis). Quoi qu’il en fût, ils se fondirent sans
ski (le ski de fond se faisant avant la fonte, pour se fondre, il vaut mieux ne
pas en avoir) dans la population amorphes la première semaine. Ce qui se fit
sans heurts (il n’y eût donc personne pour tirer la bobinette et la chevillette
ne cherra pas). Comme tout le monde changeait tout le temps, ces nouveaux-venus
changeants n’eurent rien de remarquable, donc on ne les remarqua pas.
Soda, qui avait le corps de Georges
ce matin-là, sortit de sa chambre d’autrelle (on devenait autres dans les
hôtels) pour aller rencontrer un scientifique amorphe dont il avait entendu
parler entre les branches (sur l’arbre de l’avis). Il espérait apprendre les
secrets des limitations de vitesse relatives (dans ce système, la lumière se
faisait dépasser régulièrement sur l’autoroute du temps) lors de cette entrevue
(il ne verrait qu’une partie de la réalité, observant le reste avec le regard
de Louis). Le scientifique l’attendait dans son laboratoire du Centre de
Recherche intégré. Il se présenta quand Soda y fut…
-Bonjour, je m’appelle Rémarche…