mardi 30 novembre 2021

 Croque Vie : Bergeronnes (été 2021)


Il y a dans le village aux berges rondes,

Des effluves du fleuve qui vagabondent,

Ils imprègnent les murs d’un air de salaison,

Ce sont les souffles des baleines de saison !






L’enfant joue sur ses rivages de sable infini,

Les mollusques y sont de bonne compagnie,

On peut entendre les murmures des rorquals,

Qui au large forment une singulière chorale…




























On respire l’air marinée par les vagues incertaines,

Sur cette plage où elles bégayent leurs rengaines,

Ce sont ces vents portés par les incessantes marées,

Qui inspirent les poumons du promeneur égaré…





dimanche 21 novembre 2021

 

Il pleut de la neige sur la ville…

 


Il pleut de la neige sur ma rue.

Elle se fond dans le bitume nue.

Elle se déverse des flacons nuageux,

Qui se vident de leurs flocons nébuleux. 

 



Depuis qu'il mouille du givre sur la ville,

Les hordes de givrés y fourmillent.

Ils envahissent les réseaux communautaires,

Du déluge de leurs délires insécuritaires.










Il tombe des cordes sur mon quartier,

Qui s’attachent en cette tempête alambiquée,

Aux élucubrations des alchimistes de paroisse,

Qui transmutent l’inquiétude en angoisse…

 





Il neige de l’ignorance sur la ville,

C’est une gadoue aux idées volatiles,

Qui embourbe dans son chemin,

Ceux dont le pas est incertain…


jeudi 4 novembre 2021

 

Les barres parallèles…

Chapitre 2


 Des clés de sol spatiales, et des somnambules volages…

 

La navette s’en allait à pas de loups lents (dans le silence du cosmos apathique) vers Amorphe, la planète passive principale de ce système aboulique. Elle s’était arrachée à l’anémie énergétique de son vaisseau statique : le Spartacus était englué dans un magma atonique provoqué par le champ de faiblesse endémique de ce système antipathique. Et comme l’énergie faisait défaut, quand les Spartakiens atteignirent leur vitesse de pointe, ce ne fût que celle d’une pointe émoussée. Ils prirent donc bien plus de temps qu’il n’en fallut pour le dire avant d’arriver à destination. Mais une fois qu’ils furent des parvenus, ils n’eurent pas de difficultés à se poser sur le sol, là (si do ré qu’il fut par le soleil) où la navette se mit fa cilement en équilibre sur ses atterrisseurs.

 

Quand ils eurent fini de faire leur gamme spatiale en clé de sol, ils prirent pied sur cette surface planétaire, devenu plantaire quand ils s’y étaient pris lesdits pieds (ils furent cinq à débarquer).  Les navets (l’équipage de la navette) entreprirent sitôt terri (ils étaient atterris sans hâte) de débarquer le matériel nécessaire à l’implantation d’un camp de vase (le sol était boueux dans le coin). Une fois que ce fût fait (et que ce fait se fût avéré) ils lancèrent des drones espions afin de recueillir des informations sur la population au sein de laquelle ils avaient l’intention de se fondre. Ces appareils tiraient leur énergie de l’air qu’ils compressaient afin d’en produire le jus qui même s’il dérange (c’est connu, le jus d’orange) était propre à les faire carburer de longues périodes sans refaire le plein, ce dont ils avaient besoin dans ce désert d’énergie où il n’était possible que de faire le vide. C’étaient de bonnes machines. L’association de la Chamellerie du drone dans son palmarès 2040, leur attribuait la note A dans leur catégorie, ce qui leur avait valu le titre de drones A d’airs compressés de l’année. Mais quand ils revinrent de leur mission d’espionnage, ces fameux dronadaires n’étaient pas porteurs de bonnes nouvelles…

 

En effet, les informations qu’en tirèrent les chameliers dronautiques furent décevantes : leurs drôles à terre (ils avaient le drone drôle quand il était au sol) leur apprirent que la fonte populationnelle risquait d’être plus compliqué la fonte de la glace (d’autant que la planète, en raison du champ de faiblesse qui l’enveloppait, l’avait friable (la glace)). Le fondement de cet aléa fondamental était que les amorphes avaient la fondation volatile. En plus d’être apathiques et apolitique, (les organisations démocratiques demandaient trop d’énergie) ils étaient versatiles : les habitants de la planète passaient de l’un à l’autre pendant leurs périodes de sommeil, changeant d’enveloppes tandis qu’ils dormaient. Et comme ils avaient l’ensommeillement redondant (la somme de leurs sommes avoisinait les seize heures sur les trente que durait la journée amorphique (même le temps prenait son temps sur ce monde)), ils n’étaient pas ce qu’ils étaient longtemps. Ils devenaient autres dans de nouveaux hôtes plusieurs fois par jour, ce qui ne facilitait pas les relations sociales, et quand on voulait se fondre dans une population…

 

-Donc ils changent de corps plusieurs fois par jour ? Demanda Georges.

 

-Oui, lui répondit Einstein. Plus souvent qu’ils ne prennent de bain…

 

-Ils ont une mauvaise hygiène ?

 

-Non. C’est surtout qu’en raison du champ de faiblesse, ils n’ont pas d’eau courante, que de l’eau marchante. Alors le temps qu’ils remplissent une baignoire, ils sont dans un nouveau corps qui ignore qu’il s’est fait couler un bain !

 

-Et comment passent-ils d’un corps à l’autre ?

 

-En fait ce sont les corps qui passent d’un esprit à l’autre : ils rêvent de nouvelles âmes en quête desquelles ils vont somnambulant…

 













-Ils on le rêve volage…

 

-Oui, ce sont des polygames spirituels… Ils dorment dans des couchettes spirituelles qui peuvent retenir un esprit grâce à un support informatique. Ceci explique probablement cela, poursuivit le conseiller redevenu scientifique. Le champ de faiblesse étant matériel, les esprits en l’absence d’enveloppe peuvent fonctionner normalement, et par là le contourner.

 

-Ce qui veux dire, reprit Georges songeur, que si nous voulons contourner le champ de faiblesse, il nous faut apprendre à quitter nos corps comme eux le font.

 

-Mais pour apprendre comment ils font, il faut nous fondre parmi eux, et nous ne pourrons le faire tant que nous ne saurons pas comment ils font…

 

-Mais il y aurait peut-être un moyen de faire ceci pour faire cela, répliqua mystérieusement Georges…