vendredi 22 mars 2019


Un titre 34 
Le retour au temps perdu, dans l'espace bien loin d'ici. 
Quinzième épisode
Des chants du coq, et des coqs au vin.

(Dans l’univers en-dehors du trou noir)
-Monsieur Soda...
-Oui monsieur Naire (Fonction de son prénom).
-Je crois qu'il y a un système stellaire pas très loin qui pourrait faire l'affaire pour nous sortir d'affaire. Il s'agit du système de...

-Cocorico ! L’interrompit Hal…

-Bon, voilà que notre IA dérangé nous dérange… Hal se prend pour un coq !

-Peut-être qu’il se prend pour, parce qu’il s’éprend de France, suggéra un Spartakien d’origine contrôlé Gauloise…

-Non, intervint le navigateur de fonction Fonction Naire (homme de prénom et de rôle confondant), Hal ne déraisonne pas, du moins ne le fait-il pas sans raison, car dans ce cri de galliforme apparence, c’est notre probable destination qui se terre (et qu’il déterre par son intervention) : la terre sise au sein du système stellaire Corico. Il y a sur la planète habitée de ce système, une civilisation qui semble suffisamment évoluée pour nous fournir tout ce dont nous avons besoin pour la poursuite de notre voyage. Les données obtenues à partir des scans longue distance sont fort prometteuses, et sans doute que des sondes stroboscopiques [1] nous confirmerons que ces promesses ne sont pas que vanités (ce qui nous serait une triste déveine, car pour que des promesses adviennent, elles ne doivent pas l’être (vaines)).

Soda demanda à Hal d’envoyer plus d’une des sondes (que les sondes y descendent, lui dit-il), pour qu’un sondage sur la planète Corico s’y fasse. Hal s’empressa d’obéir, et ses sondes firent leur enquête au triple galop. Il put donc rapidement leur donner les résultats de sondages qui galopent (avec une marge d’erreur de ±3,1% 19 fois sur 20) : si la tendance se maintenait, ils allaient trouver tout ce dont ils avaient besoin sur cette planète.

Corico leur serait le chant d’un coq… et non celui d'une sirène !

Selon toutes apparences, les Coricoquiens l’étaient (de toutes apparences), dont celle des humains donc. En conséquence, ils allaient pourvoir s’y confondre, sans qu’on les confonde avec des aliens. Et comme leur civilisation était équivalente à celle de la terre au début du début du vingtième siècle, ils possédaient tout ce dont le Spartacus avait besoin pour poursuivre son périple (dont des psychiatres aussi fous que ceux de la terre pour soigner Hal).

Déguisés en Coricoquiens, Soda et son équipe d’intervention se rendirent sur la planète des sondés. Mais quand ils y furent, ils constatèrent qu’ils se trouvaient dans la marge d’erreur de ±3,1%. Un détail d’importance était passé inaperçu lors des sondages stroboscopiques de Hal…

Les Coricoquiens avaient la peau bleue !

Soda se dit que Hal, en plus d'être fou, devait être daltonien, et que s’il avait su avant de descendre sur la planète qu’il était un Dalton, il l’aurait déconnecté plus vite que son ombre.

-Impossible de passer inaperçu maintenant. Si nous essayons de le faire, nous allons leur faire une peur de la couleur de leur peau, dit Soda.

-On a qu'à se déguiser comme les moines, ceux qui qui ont le visage caché par leur capuche et qui gardent leurs mains dans les manches de leurs robes, suggéra alors Fonction Naire (pas sur les nerfs quand il était en fonction).

-Il n’y a peut-être pas de moines sur ce monde, intervint Soda…

-Hal signale qu’il a relevé la présence de cristaux d’antimoine dans les relevés géologiques, et il affirme que l’antimoine ne peut exister s’il n’y a pas son contraire, le moine, pour l’équilibrer….

-Hal serait-il taoïste ?

-Oui, même s’il a le Yin et le Yan un peu élastique…

Faisant confiance au raisonnement ésotérique de leur ordinateur fou, ils se fabriquèrent des habits de moine avec leur imprimante 3D. Puis, quand ladite DDD les cracha quelques minutes plus tard, ils enfilèrent ces habits qui les firent moines, prouvant par là que l’habit pouvait le faire…

Ils se rendirent à pied, en rang de moines, dans la petite ville qui se trouvait à proximité. C’était une petite bourgade très animée, aux ruelles embouteillées par une circulation importante, mais pour le moins vacillante !

Sur Corico tous les véhicules fonctionnaient à la vapeur… d'alcool !

Tout fonctionnait à base d’alcool sur ce monde : plutôt qu'un cycle hydrologique, la planète avait un cycle alcoolique ! Les grands réservoirs liquide tels les océans, les fleuves ou les lacs y étaient remplis d'alcool frelatée (le phénomène n'était pas naturel, on avait transformé ce monde en un gigantesque alambic plusieurs millions d'années auparavant, à l'époque de la prohibition interstellaire).

D’ailleurs (et de là), ils purent avoir un avant-goût de la particularité de ce monde, quand ils se firent prendre par la pluie en se rendant à l’hôtel. (Hal avait pu leur réserver des chambres en ligne : les Coricoquiens avait le web, même si ce n’était pas un inter très net). Cette douche écossaise (ce jour-là, l'orage avait un goût de scotch) les mit au diapason de la populations locales, qui étant en permanence sous l'effet de l'alcool (on disait d’eux qu’ils étaient des coqs au vin) avaient le vacillement dans la démarche, et la mollesse dans la mâchoire/ !

Ce qui n'était pas du tout commun cependant sur ce monde, était d'être complètement ivre. Les coricoquiens avaient en effet développé une grande résistance aux effets de l'alcool. L'évolution éliminait ceux qui se retrouvaient saouls morts (ce qui se faisait assez rapidement du fait qu'ils étaient morts) et seul ceux qui en supportait l’ivresse pouvait survivre dans ce monde éthylique.

Pour ne pas être en déphase avec les habitants de la planète, quand ils se furent rassemblés dans une chambre hôtelière, les hommes de Soda se firent imprimer des capsules anti-alcool par la triple dés, afin que le mauvais temps ne les saoule pas trop. Malheureusement pour leur tempérance, ils allaient découvrir que sur ce monde, si l'efficacité des pilules étaient partielle, la présence des spiritueux qui rendaient spirituels, ne l'était pas...




[1] Les sondes stroboscopiques par leur alternance de clair-obscur, permettaient de fouiller dans tous les coins, qu’ils soient à la lumière ou dans le noir.