Un titre 34
Le retour au temps perdu, dans l'espace
bien loin d'ici.
Premier épisode.
Des départs vers le lointain, et des
lointains arrêts vers l’incertain.
Soda, en
s’enfonçant dans ses souvenirs, se revit (les souvenirs induits pas les Jeunes
Filles en Fleurs sont si forts, qu’on les revit quand on les revoit) regarder
son père s’éloigner par le hublot…
Bien qu’en
vérité souvenue (et non soutenue), ce n’était pas son père qui s’éloignait, (il
avait toujours été loin de sa famille proche, il les avait quittés sa mère et
lui, enceinte l’une de l’autre (l’autre étant lui)) mais Soda, qui par son
envolée à bord du Spartacus, s’éloignait vers un lieu lointain, qui lui
s’approchait d’autant (loin de l’un, près de l’autre). En fait, il ne pouvait
voir l’absence de son père s’éloigner au travers d’un hublot : il n’y en
avait pas à bord de son vaisseau qui fendait les cieux pour d’autres (cieux).
Bref, il prenait de la distance
d’avec la présence de l’absence de son père.
Si Soda s’allait (salé la facture au
prix du carburant) ainsi (ainsi que tous ceux et celles (sans celles, le voyage
eût été bien fade) qui formaient l’équipage du Spartacus) c’était en raison
d’impératifs révolutionnaires ; comme la terre avait été envahi la semaine
précédente par des extra-terrestres particulièrement envahissants, un groupe de
rebelle avait pris les airs (dans un filet de nuages) pour aller frapper les
conquérants de l’humanité au cœur de leur monde natal ; monde natal qu’ils
avaient déserté pour envahir la terre ; désertion dont les terriens rebellés
espéraient profiter pour aller le conquérir (le monde natal des envahisseurs
désertés) ; ce qui obligerait les Xyz (les envahissants invités qui ne
l’étaient pas) à abandonner la Terre conquise pour aller reconquérir leur monde
; reconquête dont les Spartakiens profiteraient pour revenir discrètement
délivrer la Terre nouvellement abandonnée par ses conquérants conquis.
Évidemment, le plan n’était pas
parfait. On pouvait même dire qu’il s’agissait d’un plan de naye, (et non de
nègres, qui est une évolution raciste de l’expression d’origine, qui elle
signifiait un plan de noyade (se nayer)). Cette plantation de noyers donc,
l’était entre autres raisons, parce que les conquistadors de l’humanité avaient
des millions de vaisseaux armés jusqu’aux dents, tandis que les rebelles de la
Terre ne possédaient que le Spartacus, unique vaisseau de l’humanité doté de la
propulsion disproportionnée, et qui n’était pas du tout un engin de guerre,
mais un simple vaisseau d’exploration.
Mais comme personne n’avait eu de
meilleure idée…
Ils allaient donc vers l’inconnu à
une vitesse illuminée (la propulsion disproportionnée permettait d’aller bien
au-delà de la vitesse luminaire einsteinienne) à bord de l’engin intersidéral,
si justement nommé par ceux menaient une guerre servile contre l’injustice :
le Spartacus. Sur la passerelle de commandement, les officiers du vaisseau qui
n’avaient pas grand-chose à faire (toutes les fonctions à bord, dont le
pilotage, relevait de leur IA Hal), discutaient de ce qu’ils allaient faire
quand ils le pourraient (faire quelque chose).
Comme Soda n’avait pas participé pas
à cette conversation d’officine, (il n’était pas à cette époque le membre
influent de l’équipage qu’il devînt par la suite) ce n’était donc pas lui qui
la revivait (les revivre ravivaient ses souvenirs) sous l’influence des Jeunes
Filles en Fleur, c’était Hal qui le faisait pour lui : comme il était
partout à la fois dans le Spartacus, il pouvait s’insérer dans les souvenirs de
Soda pour les enrichir…
Les officiels du Spartacus discutaient
officieusement de la façon dont ils s’y prendraient pour mener leur mission à
terme, quand Hal les interrompit officiellement.
-Attention, attention sur la
passerelle, nous sommes victimes d’une interception par une force hostile…
-Hostile comment ?, interrogea
Georges (capitaine d’office à bord du Spartacus).
-Hostile comme ils viennent de nous
immobiliser, et qu’ils sont en train de forcer l’entrée dans notre vaisseau
sans que nous puissions faire quoi que ce soit pour les en empêcher…
-Eh bien, eh bien, répondit Georges,
dans ce cas, invitons-les à bord, et voyons ce qu’ils ont à nous dire.
-Justement, ils sont en train de
s’inviter sur la passerelle…
Comme il disait cela, la porte de la
passerelle s’ouvrit toute grande sur deux extra-terrestres, qui profitèrent de
l’ouverture pour la pénétrer…