samedi 24 février 2018


Le bateau qui prend l’eau…


J’ai un bateau qui prend l’eau,

Une barque qui sur et sous les flots,

Se cherche un équilibre pervers,

Sur l’onde indifférente de l’amer…





Mon bateau a un trou dans son flan,

C’est une blessure aux airs du temps,

Inondée par la mer des eaux conformées,

Que j’écope de la cale de ma réalité !






Sur mon esquif aux voiles éphémères,

Je louvoie entre les vagues populaires,

Il m’évite les tempêtes du moment,

Me préserve d'être dans le vent…





Il sera la chaloupe de mon sauvetage,

La salvatrice bouée de mon naufrage,

Sur une île depuis longtemps désertée,

Par les tenants de la bonne société !

mercredi 21 février 2018

Croque-vie. (34)

Dessins croqués sur le vif, janvier 2018



149- Quai de Baie-Comeau

À quelques pas 
dans l'hiver, 
quand le grand Laurent se fige 
dans les glaces 
de janvier, on 
peut le côtoyer 
à quai, 
même si dans 
sa froide conversation, 
l'ours qui n'a 
pas hiberné, 
vient givrer 
jusqu'à nos 
pensées...












150- Parc de la rivière Manicouagan

































Maintenant qu'il s'est bien installé le bonhomme de neige, et qu'il recouvre toutes nos surfaces, il ne reste qu'à lui marcher dessus pour aller en rang de blanches fourmis suivre ses pistes, en purifiant nos système d'aération...

  
151- Parc de la rivière Manicouagan


S'il nous reste 
des regards 
qui ne se sont 
pas figés quand 
le mercure est 
tombé dans le
dernier sous-sol, pourquoi ne 
pas nous-même 
les figer
afin de se 
souvenir de 
la chaleur de 
ces paysages, 
lorsque la 
chaleur réengagée par l'été, 
nous fera
douter de leurs glaciales 
réalités ?   



152- Parc de la rivière Manicouagan

Pour que le 
confort soit de l'hiver, 
il faut que les générations 
qui se suivent 
et en supportent 
les froides 
giboulées, 
trouvent le 
bonheur de se 
le partager en 
toute intimité !




samedi 17 février 2018


Un titre 34 

Les déambulations des uns et des autres, dans l'espace bien loin d'ici. 

Chapitre 18

 Des dilemmes shakespeariens et des colliers aux cous.



Devant l’invitation des joyeux festivaliers du vaisseau de guerre (naguère une lune que l’on avait ainsi transformée, et qui n’avait plus guère de la lune que le souvenir de Sélénites dans ses cratères) à les accompagner jusque sur la planète Carnaval, qui était le siège d’un perpétuel carnaval galactique, les Spartakiens n’avait que peu d’alternatives.



La nature des invitants impliquait la nature du dilemme…



S’il voulait en faire une sans casser les œufs, les Sparatakiens n’avaient d’autres choix que celui d’omelette : être ou ne pas être !



Ou bien ils se soumettaient et choisissaient l’être existentiel, ou bien ils refusaient et la lune guerrière les désintégraient, les plongeant alors dans le non-être existentiel, où ils erreraient pour l’éternité au milieu des cauchemars de ceux qui trépassent (certains trépassent quand le train passe sur eux) dans le péché…



Ils auraient été dissous sans avoir été absous !



Il y a quelque chose de pourri au royaume du Danemark (ce que Shakespeare donne, marque) tout autant que dans mes références culturelles !



Ils allèrent donc sous escorte lunatique vers la planète au quart naval (les continents occupant les trois quarts de sa surface). Quand ils atterrirent, ce fût dans un spatioport de festive apparence sis (si, si) dans la ville principale de la planète, où des représentants du gouvernement carnavaleux les accueillirent avec des guirlandes de fleurs, qu’ils leur ordonnèrent de passer autour de leurs cous.




Et quand ils les eurent autour du cou, ils comprirent que les guirlandes étaient des licous !



C’étaient des colliers truffés de senseurs, qui permettaient aux sensés de de suivre leurs porteurs, et de savoir à tous moments s’ils s’amusaient et se distrayaient : sur la planète Carnaval, les invités avaient l’obligation de s’amuser et d’avoir du plaisir, sinon on leur envoyait des décharges d’énergie atrocement douloureuses, question (à laquelle ils avaient intérêt à trouver des réponses) de leur rappeler la chance qu’ils avaient de participer au carnaval galactique permanent de la planète.



S’il en était ainsi de cela, c’était parce que les caranavaliens, qui étaient de tristes sires, avaient besoin d’un afflux massif et constant d’ondes de bonheur pour survivre. Ondes qui leur étaient procurés par les signaux envoyés par les licous autour des cous (je n’ai pas pu m’empêcher de la refaire, d’autant qu’au deuxième coup, on est en droit de dire que c’est un coucou) des touristes qui participaient à leur carnaval.



Pour ne pas sombrer dans la dépression totale donc, et se suicider massivement, ils se nourrissaient du bonheur des autres… un véritable bonheur d’occasion ! (Pour les références culturelles, ça ne s’améliore vraiment pas.) S’ils se trépassaient eux-même, cela aurait des conséquences fâcheuses pour ce coin de l’univers : comme ils avaient les tendances suicidaires collectives, les Carnavaliens avaient déposé une méga-bombe à novæ dans leur soleil, qui en explosant le transformerait en novæ de type 18, explosion qui serait suffisamment puissante pour annihiler toutes formes de vie dans un rayon de plus ou moins dix années lumières autour de sa nouveauté (état d’une novæ). D’où la grande popularité du carnaval dans le secteur…



C’est ainsi qu’une fois enguirlandés, les Spartakiens s’allèrent pour partager leur joie avec les tristes Carnavaliens… 

mardi 6 février 2018


Rien à dire d’aussi pire…





Rien à dire d’aussi pire,

Que les maux dont on s’afflige.

Rien d’aussi pire que de dire,

Les mots qui nous affligent.






On usage des idées du temps,

Pour brider l’usage du moment :

L’instant devient une opportunité,

Pour les philosophes des pailletés











Leurs phrases creusent des discours,

Où se perdent sans billet de retour,

Dans les abysses de la superficialité,

Les lumières aux profondes vérités….







Pour que demain ne soit pas le pire,

Il faut que les mots osent leur dire :

Si le conformisme souffle l’air du temps,

Il efface la transcendance de l’instant.




Mais…







Rien à dire d’aussi pire,

Rien de pire que le dire,

Et de nouveau…

Être le clown des mots !