Un titre 34,
2 : Les barres parallèles.
Argument.
Cette suite de Un titre 34 n’en est
pas une. Il s’agit plutôt (ou plus tard si on considère le délai entre les deux
titrés 34 1 et 2) d’un exercice de gymnastique mentale aux barres parallèles
effectué dans des univers de même catégorie. Cette poursuite en parallélogramme
des aventures rocambolesques (quand l’écriture devient rock and roll) de
l’équipage du Spartacus fera passer les barres parallèles de discipline
olympique à indiscipline épique.
Contrairement à l’athlète discipliné
d’olympisme qui utilise les barres simultanément, l’auteur indiscipliné de
littérature qui pique utilise les univers séparément. Mais dans l’un comme dans
l’autre cas, le mouvement initial se fait entre deux parallèles...
Mouvement initial…
Nous sommes en 2050 après Jésus-Christ. Toute la planète
Terre est occupée par les envahisseurs venus de la planète XYZ. Toute ? Non !
Un astronef peuplé d’irréductibles rebelles résiste à l’envahisseur… ou du
moins essaient de le faire…
Le dernier espoir de l’humanité repose sur les Spartakiens,
l’équipage équipant le Spartacus, le seul vaisseau intersidéral humain équipé
d’un moteur à propulsion disproportionnée. Ils sont partis à la conquête du
monde que leurs conquérants ont déserté, occupés qu’ils étaient à les
conquérir. Ils espèrent par cette action diversive, obliger les XYZ à
abandonner la terre pour pour se précipiter à la reconquête de leur monde
natal.
Encore eusse-t-il fallu qu’ils réussissent leur conquête
divertissante…
Comme les conquistadors de l’humanité ont des millions de
vaisseaux armés jusqu’aux dents, et que les rebelles de la Terre n’en possèdent
qu’un, leur entreprise sera-t-elle une conquête ou une quête de cons ? Seul
l’avenir (qui est passablement changeant dans les univers parallèles) nous le
dira.
Nos valeureux héros
foncent donc vers l’inconnu en conque errant (dans le Spartacus, leur
coquillage vagabondant dans l’univers), conduit dans cette quête (sans con pour
cette fois) par HAL (l’intelligence artificielle). Comme l’IA s’occupe de
conduire le vaisseau, les cons qui (ne veulent plus l’être) n’ont pas grand
chose d’autre à faire que de bien se conduire (à défaut de bien le conduire) en
attendant d’avoir quelque chose à y faire (dans leur conduite). Sur la
passerelle de commandement, l’équipage veille donc à l’inconduite du vaisseau,
quand soudain…
Les barres parallèles…
Chapitre
1
Des
alarmes que l’on verse, et de l’énergie dans le champ.
Une alarme retentit sur la
passerelle…
Surpris par cette inconduite
alarmante dont ils n’étaient pas responsables, les membres d’équipage présents
se retournèrent vers le capitaine (les absents s’en étaient déjà détournés)
Georges Two (s’il était un Two dans le un, il le sera d’autant plus dans le
deux). Ce dernier (qui était le premier dans les faits (même dans ce deux))
usant de son autorité capitale (le capitaine est capitaliste, son poste lui
confère un important capital d’autorité) demanda à HAL ce qui lui avait fait
pleurer l’urgence. (Pourquoi avait-il versé la larme d’urgence ?)
-C’était le signal signalant que
nous venons de sortir de la disproportion. Nous sommes de nouveau
proportionnés, et dans l’univers normal. Nous avons atteint notre première
étape, un système stellaire que nous devrons traverser afin d’atteindre notre
prochain point de saut disproportionné.
-Combien nous faudra-t-il de temps
pour nous y rendre ? Demanda Georges.
-Ça risque d’être long. En ce
moment, nous sommes pris dans un champ de faiblesse…
-Tu veux dire un champ de force ?
Répliqua Jean-Luc Einstein le responsable scientifique. (Arrière-petit-fils
d’Albert, il n’avait hérité malheureusement que d’une arrière petite dose de
l’intellect de son aïeul.)
-Non, de faiblesse, répliqua HAL. Il
s’agit d’un vaste champ de manque d’énergie. On l’appelle aussi champ de
ruines…
-Mais pas… champ de course ! Ha ! Ha
! Ha ! Répliqua Einstein en éclatant d’un rire qu’il ne partagea qu’avec
lui-même, démontrant par cette intervention que la transmission génétique de
l’intelligence et du sens de l’humour n’était pas moins restreinte que la
relativité.
-Si je comprends bien, reprit
Georges sans tenir compte de l’intervention de son officier de moins en moins
scientifique. Tout ce qui se trouve pris dans ce champ perd son énergie... Et
ce champ, il est grand comment ?
-Il englobe tout ce système solaire,
répondit HAL.
-Donc, so l’air qu’on est pas sorti
du système ! Ha ! Ha ! Ha ! Reprit Einstein en ponctuant son propos d’un rire
empreint d’une poignante solitude.
-Et comment fait-on pour le
traverser ? Reprit Georges après un long regard sur son ex-scientifique, de moins
en moins officier.
-La seule solution consiste à se
rendre sur la seule planète habitée du système. Compte tenu du trafic intersidéral
sidérant qui en émane malgré le champ de mines énergétiques, il semble que ses
habitants savent comment le contourner.
-Peut-on se rendre sur cette planète
malgré l’anémie énergétique qui nous envoie dans le champ, sans possibilité
d’en sortir ?
-Pas selon mes calculs, répondit
l’IA…
-Oui capitaine, intervint alors
Einstein. La navette pourrait y aller. Elle ne disposerait cependant que de
l’énergie que pour un vol aller…
Il s’abstint d’ajouter que le retour
se ferait dans le dalot[1], ce
qui valait mieux pour son avenir en tant qu’officier scientifique…
-Alors, il va falloir trouver la
solution sur la planète, reprit Georges, sinon ce sera un détour sans retour !
[1] Terme de Bowling pour désigner le couloir
hors-jeu où se retrouve la boule lorsqu’elle quitte l’allée…