mardi 26 octobre 2021

 Croque-vie, Escoumins (été 2021) Deuxième partie


Dans la baie de l’Esquemin[1] s’amarre le fleuve volage,

Entre croix et terre il en secoue les maints paysages,

Sur ses vagues crêtes ou bouillonnent les rêves enfouis,

Surfent les promeneurs aux vélos indéfinis…  

[1] « Puis, allant à l'Esquemin, vous rencontrez deux petites iles basses & un petit rocher à terre. » Samuel de Champlain 1603.


Le temps, qui du sablier s’est écoulé sur le rivage,

S’est fait château aux remparts de coquillages,

D’un livre, où la marée qui en tourne les plages,

Raconte la vie, qui n’est qu’un bien court passage…






















Quand le dernier crayon du soleil cesse de dessiner,

C’est alors qu’arrive la fin de la journée,

Et sur les rêvages du fleuve abandonné,

S’en vont les derniers marcheurs épuisés…




vendredi 15 octobre 2021

 Écriture automnale…

 



Quand arrive la calvitie de l’automne,

Vont se perdre les feuilles atones,

Elles ont écrit sur leurs pages oubliées,

Les derniers moments de l’été.

 






Il ne demeure de cette écriture ineffable,

Que l’humus des compositions automnales,

Mais de cette littéraire nature en dissolution,

Naîtront les contes des nouvelles saisons.

 





Quand arrive la saison des effeuilleuses,

Les arbres se parent d’une nudité silencieuse,

Sur leurs branches aux écrits abandonnés,

Ne demeure que le souvenir des mots envolés…

 







Quand des arbres il ne restera que du papier,

Que sur les feuilles leurs maux seront réédités,

De leur nature ils n'auront plus que le souvenir,

De ces jours d'automne qu'il me tarde d'écrire.

samedi 9 octobre 2021

 

Un titre 34, 2 : Les barres parallèles.

 

Argument.

 

Cette suite de Un titre 34 n’en est pas une. Il s’agit plutôt (ou plus tard si on considère le délai entre les deux titrés 34 1 et 2) d’un exercice de gymnastique mentale aux barres parallèles effectué dans des univers de même catégorie. Cette poursuite en parallélogramme des aventures rocambolesques (quand l’écriture devient rock and roll) de l’équipage du Spartacus fera passer les barres parallèles de discipline olympique à indiscipline épique.

 

Contrairement à l’athlète discipliné d’olympisme qui utilise les barres simultanément, l’auteur indiscipliné de littérature qui pique utilise les univers séparément. Mais dans l’un comme dans l’autre cas, le mouvement initial se fait entre deux parallèles...

 

 

 

Mouvement initial…

 

 

Nous sommes en 2050 après Jésus-Christ. Toute la planète Terre est occupée par les envahisseurs venus de la planète XYZ. Toute ? Non ! Un astronef peuplé d’irréductibles rebelles résiste à l’envahisseur… ou du moins essaient de le faire…

 

Le dernier espoir de l’humanité repose sur les Spartakiens, l’équipage équipant le Spartacus, le seul vaisseau intersidéral humain équipé d’un moteur à propulsion disproportionnée. Ils sont partis à la conquête du monde que leurs conquérants ont déserté, occupés qu’ils étaient à les conquérir. Ils espèrent par cette action diversive, obliger les XYZ à abandonner la terre pour pour se précipiter à la reconquête de leur monde natal.

 

Encore eusse-t-il fallu qu’ils réussissent leur conquête divertissante…

 

Comme les conquistadors de l’humanité ont des millions de vaisseaux armés jusqu’aux dents, et que les rebelles de la Terre n’en possèdent qu’un, leur entreprise sera-t-elle une conquête ou une quête de cons ? Seul l’avenir (qui est passablement changeant dans les univers parallèles) nous le dira.

 

Nos valeureux héros  foncent donc vers l’inconnu en conque errant (dans le Spartacus, leur coquillage vagabondant dans l’univers), conduit dans cette quête (sans con pour cette fois) par HAL (l’intelligence artificielle). Comme l’IA s’occupe de conduire le vaisseau, les cons qui (ne veulent plus l’être) n’ont pas grand chose d’autre à faire que de bien se conduire (à défaut de bien le conduire) en attendant d’avoir quelque chose à y faire (dans leur conduite). Sur la passerelle de commandement, l’équipage veille donc à l’inconduite du vaisseau, quand soudain…

 

 

 

Les barres parallèles…

Chapitre 1

 Des alarmes que l’on verse, et de l’énergie dans le champ.

 

Une alarme retentit sur la passerelle…

 

Surpris par cette inconduite alarmante dont ils n’étaient pas responsables, les membres d’équipage présents se retournèrent vers le capitaine (les absents s’en étaient déjà détournés) Georges Two (s’il était un Two dans le un, il le sera d’autant plus dans le deux). Ce dernier (qui était le premier dans les faits (même dans ce deux)) usant de son autorité capitale (le capitaine est capitaliste, son poste lui confère un important capital d’autorité) demanda à HAL ce qui lui avait fait pleurer l’urgence. (Pourquoi avait-il versé la larme d’urgence ?)

 

-C’était le signal signalant que nous venons de sortir de la disproportion. Nous sommes de nouveau proportionnés, et dans l’univers normal. Nous avons atteint notre première étape, un système stellaire que nous devrons traverser afin d’atteindre notre prochain point de saut disproportionné.

 

-Combien nous faudra-t-il de temps pour nous y rendre ? Demanda Georges.

 

-Ça risque d’être long. En ce moment, nous sommes pris dans un champ de faiblesse…

 

-Tu veux dire un champ de force ? Répliqua Jean-Luc Einstein le responsable scientifique. (Arrière-petit-fils d’Albert, il n’avait hérité malheureusement que d’une arrière petite dose de l’intellect de son aïeul.)

 

-Non, de faiblesse, répliqua HAL. Il s’agit d’un vaste champ de manque d’énergie. On l’appelle aussi champ de ruines…

 

-Mais pas… champ de course ! Ha ! Ha ! Ha ! Répliqua Einstein en éclatant d’un rire qu’il ne partagea qu’avec lui-même, démontrant par cette intervention que la transmission génétique de l’intelligence et du sens de l’humour n’était pas moins restreinte que la relativité.

 

-Si je comprends bien, reprit Georges sans tenir compte de l’intervention de son officier de moins en moins scientifique. Tout ce qui se trouve pris dans ce champ perd son énergie... Et ce champ, il est grand comment ?

 

-Il englobe tout ce système solaire, répondit HAL.

 

-Donc, so l’air qu’on est pas sorti du système ! Ha ! Ha ! Ha ! Reprit Einstein en ponctuant son propos d’un rire empreint d’une poignante solitude.

 

-Et comment fait-on pour le traverser ? Reprit Georges après un long regard sur son ex-scientifique, de moins en moins officier.

 

-La seule solution consiste à se rendre sur la seule planète habitée du système. Compte tenu du trafic intersidéral sidérant qui en émane malgré le champ de mines énergétiques, il semble que ses habitants savent comment le contourner.

 

-Peut-on se rendre sur cette planète malgré l’anémie énergétique qui nous envoie dans le champ, sans possibilité d’en sortir ?

 

-Pas selon mes calculs, répondit l’IA…

 

-Oui capitaine, intervint alors Einstein. La navette pourrait y aller. Elle ne disposerait cependant que de l’énergie que pour un vol aller…

 

Il s’abstint d’ajouter que le retour se ferait dans le dalot[1], ce qui valait mieux pour son avenir en tant qu’officier scientifique…

 

-Alors, il va falloir trouver la solution sur la planète, reprit Georges, sinon ce sera un détour sans retour !

 


 



[1] Terme de Bowling pour désigner le couloir hors-jeu où se retrouve la boule lorsqu’elle quitte l’allée…

dimanche 3 octobre 2021

Croque-vie, Escoumins (été 2021)


Au village des mains secouées,

Le temps a ses habitudes :

Il s’étire entre les marées,

Et se perd dans la vastitude.

Il a ses carrefours déambulatoires,

Que parcourent avec une urgente lenteur,

Les passants de passages aléatoires,

Ces étranges venus d’ailleurs…

Laurent effleuve ses ruelles,

De ses vagues pensées d’éternité,

Il est le temps qui sommeille,

Et s’échoue sur ce rivage d’altérité… 



vendredi 1 octobre 2021